vendredi 28 septembre 2012

Chère Madame, j'ai perdu ma bouilloire dans l'Auditorium.


  • C'est vrai, tu n'as pas compris la blague sur les fonctions et l'alcool ?
MARIE PAUMEE, cherchant des excuses bidons : Si, si, enfin, non, disons que j'ai écouté que la fin parce que euh, ma calculette, elle marchait pas, alors quand j'ai levé la tête il disait ça et j'ai pas entendu le début...
FILLE SYMPATHIQUE : Ah bon, eh bien, en fait...plus tu distilles...enfin, filtres...ou...euh, bref, de l'alcool, plus il est alcoolisé, tu es d'accord ?
MARIE PAUMEE qui jusque là ne l'est pas tant que ça : Oui....
FILLE SYMPATHIQUE : Eh bien ça fait pareil avec les fonctions...Plus tu différencies...plus c'est différencié.
MARIE PAUMEE n'a toujours pas compris ce qui était drôle.

Merci tout de même à Anna d'Estonie pour cette explication qui, bien que claire -et mal rapportée ici, n'a point illuminé mon cerveau définitivement fermé au monde des maths.

Quoique, en ce moment je suis relativement, pour la simple et bonne raison que l'on utilise une des inventions les plus intelligentes jamais réalisées en ce monde, destinée à empêcher les gens à faire ce que JUSTEMENT on force les étudiants à faire : la calculette. Bref.


La semaine dernière était une semaine occupée : déjà le jeudi avait lieu la Cérémonie d'ouverture du Collège, qui en plus fête ses 30 ans, sans compter le mouvement UWC qui lui fête ses 50 ans. Les deux réunis, qu'est-ce que ça donne ? Un grand mouvement d'étudiants et de profs en bus dans différents lieux, des drapeaux alignés sur une colline et des discours à n'en plus finir.
Je portais ce jour là un mélange de costume régional et national, et j'ai retrouvé le plaisir de voir tout le monde vêtus de manières diverses et fantastiques. Comme d'habitude, ce sont les japonaises qui ont le plus de succès, avec leurs kimonos.
C'est vrai cependant que nous, les français, on a eu aussi pas mal de succès, mais pour une raison différente : partie intégrante de notre costume, la baguette ! Nous en portions chacun une sous le bras, coiffés de nos bérets, et pour les garçons des marinières ( je portais une robe provençale).
Les affamés nous ont agressé toute la matinée, sans succès.
Cela dit....
Durant la cérémonie même, le président du collège a fait un discours d'une longueur... comment dire ? Exceptionnelle. D'autant plus qu'il l'a dit en italien ET en anglais, et par conséquent la cérémonie a fini une heure en retard. Etant donné que c'était en plein pendant l'heure où on était censés manger, j'ai fini par craquer et ai émietté ma baguette.
Ma voisine Milena qui est aussi ma roomate a louché dessus et j'ai consenti à lui en donner, puis à toute ma rangée, puis à toute la rangée de derrière, puis à la rangée de derrière...etc. !
Finalement, j'ai passé une bonne partie de la Cérémonie a arracher des bouts de pain et à les passer derrière et à côté, aux élèves et aux profs qui mourraient tous de faim.
MILENA AFFAMEE : Je peux en prendre ?
MARIE AFFAMEE ET ENDORMIE : Oui bien sûr vas-y....
KAYLAS : Moi aussi je peux ?
MARIE AFFAMEE ET ENDORMIE : Tiens...
MARIA AFFAMEE : Et là aussi !
WANDA AFFAMEE : Et ici !
JENNIKA AFFAMEE : Moi aussi !
MARIE DE NORVEGE AFFAMEE : S'il te plaiiiit ?
PROF D'ITALIEN AFFAMEE : Marie je peux ?
REINE AFFAMEE, yeux de chien battu.

On aurait dit Jésus.
Quand j'ai retrouvé mes co-years juste après, eux aussi, avaient perdu un élément de leur costume.

Vendredi, c'était la journée de la paix, comme l'année dernière : à Trieste, dans la rue, nous avons fait un spectacle puis nous avons défilé dans la ville avec nos drapeaux, accompagnés d'un groupe de percussionistes.

Oh, et aussi : j'organise la création de Mamma mia!. C'est super génial puisque beaucoup de gens sont motivés (pas assez de garçons cependant, ce qui nous fera certainement changer l'histoire originale). Mercredi après-midi, avec Andy (Etats Unis) et Silvia (Italie), qui sont deux proches amis, nous avons fait les auditions tout l'après-midi. Après-midi au cours duquel j'ai aussi oublié ma bouilloire là bas (ben oui, c'était trois heures quand même, alors j'avais amené du thé au lichees et des gâteaux), et quand j'y suis retournée aujourd'hui, elle avait disparu.
La quantité d'email ridicules que j'ai dû envoyer pour la retrouver... (j'attends encore les réponses).
Se mettre dans des situations ridicules ; brava Marie, tu progresses, de mieux en mieux.



Et je ne résiste pas à l'anecdote mathématique du jour....

PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Ca, c'est Descartes qui l'a inventé. Descartes était un mathématicien et philosophe français à qui ont doit beaucoup de choses en maths.
VOISIN ITALIEN CULTIVE, murmurant à MARIE PAUMEE : Comme (nom inconnu de mathématicien français).
MARIE PAUMEE :...euh, quoi ?
VOISIN ITALIEN CULTIVE : (nom inconnu de mathématicien français) !!!
MARIE PAUMEE, air paumé.
VOISIN CULTIVE, ne comprenant certainement pas l'attitude blasée de MARIE PAUMEE : Ben quoi ?
MARIE PAUMEE, riant jaune et explorant le monde des excuses bidons : Euh, ben, c'est ton accent. Ah, ah. C'est très mignon. J'avais pas compris du premier coup à cause de ça. Ah, ah.
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS, qui pour une fois sourit : Marie doit en connaître plus que nous en tout cas.
MARIE PAUMEE : Quoi donc ?
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Des noms de mathématiciens français renommés qui ont révolutionné les mathématiques.
MARIE PAUMEE cherche désespérément dans sa mémoire, paniquée, et aucun nom ne lui vient à l'esprit.
MARIE PAUMEE : Ben... Y a pas le mien en tout cas !
CLASSE DOUEE : …...ah, ah.

La résolution par l'humour peut sauver la vie. Vous rendre ridicule, certes. Mais vous sauver la vie aussi.


Peace One Day à Trieste.

lundi 10 septembre 2012

Le Prof Rigolo qui ne souriait pas et les cheveux

Techniquement, je ne devrais pas en train d'écrire ça. Je devrais rédiger mon E.E., je devrais remplir mes demandes finales d'universités, aller voir la conseillère , les lui donner, les vérifier avec elle. Je devrais aussi faire mes ''lab reports'' en écologie, sans compter la lecture de ''Au coeur des Ténèbres'' pour le français ou de ''Pygmalion'' en anglais. Ou pourquoi pas chanter et travailler mes morceaux pour le prochain concert, par exemple -tout ceci étant bien évidemment pour cette semaine, sinon, c'est pas drôle.
En bref, je devrais être productive dans mon travail scolaire. Cependant j'avais trop d'inspiration et trop de hâte pour écrire ce que je vais écrire....
Parce que je sors de mon cours de maths !
Eh oui.
J'ai changé de prof. Au premier cours, je pensais que changeraient également mes capacités, j'étais pleine d'espoir : un été reposant, un nouveau cahier, un nouveau prof et des nouvelles façons d'enseigner, une meilleure maîtrise de la langue, une nouvelle classe même, et une année -bien que peu glorieuse- de maths derrière moi.
COMMENT CA AURAIT PU MAL SE PASSER ?
Donc au premier cours, j'ai failli me mettre à genoux et pleurer à chaudes larmes devant le prof car ce qu'il disait me semblait évident. Même, je n'ai eu presque aucun problème à faire mes exercices.
Le deuxième cours m'a semblé plus corsé, mais j'avais connu pire, et m'accrochant, je suivais plus ou moins.
Tandis qu'aujourd'hui... Cette vieille envie de partir en courant, de mettre des pommes dans des bouches, de mette le feu à mon cahier est revenue.

Et le prof, pince sans rire, faisait des blagues mathématiques que je ne comprenais pas.

PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Et les fonctions c'est comme l'alcool.
MARIE PAUMEE : ...on est pas mal barrés tiens...
CLASSE DOUEE : Ben pourquoi ?
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : L'alcool, on rapporte à vin. Vin, c'est fait de raisins.
MARIE PAUMEE : ….
CLASSE DOUEE : …..
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS (entendu et rapporté par Marie) : Et en fait  鼎 飜 氓黹 玈爼髚 齉  donc quand vous différenciez ça augmente 鼎飜氓 黹 玈 爼髚 齉 !
CLASSE DOUEE : AHAAHAHAHAHAHAH !
MARIE PAUMEE : ….ah, ah, ah....


Sinon, j'avais envie de parler d'autre chose :

Au collège, il y a une sorte de chose bizarre, qui se passe avec les filles aux cheveux longs.
Elles se coupent les cheveux.
Alors, certes, dit, comme ça, ce n'est pas très étrange. Cependant, ce sujet m'a relativement interessée car c'est un phénomène extrêmement fréquent ici. De plus il faut savoir que quand je dis ''se couper les cheveux'', c'est bien ''se couper les cheveux'', et pas couper trois centimètres juste parce que les pointes sont abîmées.
L'année dernière, par exemple, ma co-year du Canada ? Masse de cheveux noirs, les plus longs cheveux que je n'avais jamais vus, également épais et bouclés ? Fin de première année : coupés, à la garçonne. C'est à dire ras.
Ma co-year d'Israël, est arrivée au collège, dotée de magnifiques cheveux roux, extrêmement roux : coupés au carré en fin de sa première année.
Je ne continue pas, bien qu'il y ait de nombreux exemples comme ça ici – et ils sont vraiment NOMBREUX. Au début, avec l'exemple de ma deuxième année du Pakistan, j'en avais été choquée. Puis je me suis habituée, mais en tout cas, les filles qui arrivent avec les cheveux très longs ne font pas long feu ici, à 80% je dirais.
Je pensais faire exception à la règle. Je n'imaginais jamais couper mes cheveux autant, et être dans une autre catégorie que ''cheveux très longs.''
Eh bien non ! Hier soir, sur un de mes relatif coups de tête, Nelle ma roomate de Belgique m'a coupé mes cheveux qui m'arrivaient au bas du dos : ils m'arrivent maintenant bien au dessus des épaules.

Alors pourquoi je raconte ça ? Parce que c'est vrai, on va me dire, ce n'est pas particulièrement intéressant, de connaître l'histoire des cheveux des filles du collège.
Mais j'ai l'impression que c'est une sorte de réflexion des changements intérieurs des gens du collège – et des filles en l'occurence.



P.S. : J'adore mes cheveux courts. Bon bien sûr, il y a toujours des gens qui font l'incontournable : ''HAAAAAAAAAAAAAAN MARIIIIIIIIIIE POURQUOIIII T'A FAIIIIT CAAAAA ?''.
Euh, les gars. C'est des cheveux, hein. Des cheveux.

lundi 3 septembre 2012

De retour en charmante compagnie

Quelqu'un pourrait m'expliquer pourquoi le temps s'acharne à passer si vite ?! Je suis arrivée à Duino Dimanche dernier, après trois mois de délicieuses vacances. Départ toujours un peu difficile, mais les sourires de mes désormais amis m'ont bien vite fait retrouver le mien.
Ma chambre est l'une des plus convoitée du collège, si ce n'est la plus convoitée du collège, elle donne directement sur la mer, et d'ailleurs on l'entend très clairement de mon lit. Et elle est grande, grande ! J'ai une compagne de chambre d'Italie, de mon année, et deux première année (ceux qui ne suivent pas, nous sommes en fait 4.)
Donc une du Népal, et une de Belgique. Qui sont géniales, d'ailleurs. D'autant plus que Nelle de Belgique parle français, ce qui est un fait d'un hasard qui se révèle très heureux.
Et la plupart de mes voisines sont des amies proches, ce qui nous fait un étage très sympa, surtout qu'on a presque toutes des réserves relativement remplies de superbes thés venant du monde entier, sans compter les gâteaux de Mari (Japon), ceux de Jolanda (Italie), le chocolat de Shir (Israël)...  Du moins, ça, c'était hier. La prochaine fois, c'est Milena (ma compagne de chambre) et moi qui invitons.

C'est un peu bizarre sans les deuxième année, à plusieurs reprises je suis allée dans certaines chambres où ils étaient l'année dernière, avant de me rendre compte qu'ils n'étaient plus là et que d'autres les avaient remplacés.

En fait, j'étais tellement occupée à aller chercher les première année à l'aéroport, leur montrer le collège et le village, leur expliquer Mensa (la cantine), les emmener à leur chambre, répondre à leurs questions, les aider à s'installer... Sans compter toutes nos obligations en tant que deuxième année, de travail : le mémoire à écrire, postuler pour les universités, s'inscrire à des tests d'anglais pour prouver à ces universités américaines et anglaises que je parle anglais, etc. etc.. Je passe donc ma vie entre la salle de musique et la bibliothèque, ces derniers jours, maintenant que la semaine d'introduction est terminée - bibliothèque où l'adorable Hugo, un des première année français, nous a apporté du chocolat à Sébastien et à moi. 

Je n'aurais jamais pensé à écrire ici finalement, je dois ça à une chauve-souris. Car la dernière fois, alors que je lisais tranquillement mon livre d'italien (enfin, tranquillement.... Plutôt du genre : ''FAUT QUE J'LE FINISSE FAUT QUE J'LE FINISSE VIIIIITE'' vu que je dois le lire pour demain.), un truc non identifié volant est entré dans ma paisible chambre. Il était une heure du matin, et nous n'étions que deux sur quatre dans la chambre, la belge et moi, les deux autres étaient dans la salle commune. Bref, au début, vu que j'étais un peu fatiguée, j'ai cru que c'était un papillon géant - oui, je sais, on peut avoir des pensées bizarres aussi...
 C'est pour ça d'ailleurs que je me suis réfugiée sous ma couette, et c'est pile à ce moment là que Milena est entrée... avant de tout suite refermer la porte en pouffant.
D'accord, merci Milena, tu vas donc me laisser là avec cette bestiole volante. Ma compagne de chambre belge dormait et je n'osais pas esquisser un mouvement, alors j'ai attendu, en agitant les bras dès que L'enquiquineuse de chauve-souris s'approchait un peu trop près. Elle volait sans cesse dans la chambre, en tournant, sans s'arrêter.
Milena a tenté une deuxième fois de rentrer, puis a refermé encore la porte en pouffant, et vous imaginez le ridicule de la situation. Je me suis demandée combien de temps ce cirque allait durer, vu que je ne prévoyais pas de mettre un seul pied hors de mon lit tant que cette chose était à l'intérieur.
Il a duré quatre coups de portes, avant que Milena ne revienne avec Jolanda, notre voisine d'Italie, qui courageuse a avancé dans la chambre d'un pas conquérant.
Pendant une demi-heure, nous avons essayé de la chasser - la chauve-souris, pas Jolanda, en agitant des livres vers le plafond, puis des énormes cartons, puis des vêtements, puis un espèce de filet à vêtements. C'était tellement ridicule que l'on s'est écroulées de rire, sans compter que la première année de Belgique dormait d'un sommeil incroyablement profond. Tout le long, elle ne s'est pas réveillée, alors que nous agitions des cartons parfois au dessus d'elle en suivant la chauve-souris.
Jolanda criait en chuchotant des ''CRETINO CRETINO ma sei cretino !'', tandis que nous échaffaudions mille ruses pour faire sortir la chauve-souris. C'est ainsi qu'à 2 heures du matin, finalement, Jolanda, du filet à vêtements, a sans le vouloir frappé la chauve-souris terriblement fort, et elle est tombée par la fenêtre. Je crois qu'elle est morte, je ne sais pas comment elle aurait pu survivre sinon.

Bref, voilà pour la petite histoire-qui-n'arrive-qu'à-nous (du moins le pense t-on). Je remercie la chauve-souris cela dit pour les fous rires qu'elle nous a permis d'avoir. Puisse-tu reposer en paix.

En tout cas, ce qui est génial dans le fait de revenir, c'est que maintenant, je parle italien et anglais, je sais où je suis, je connais les gens, et suis tout à fait à l'aise. C'est comme revenir à une deuxième maison.

Fin de l'année dernière, devant le légendaire TUTTIDI

Demain, on reprend tous les cours. C'est d'ailleurs pour cette raison que je vais aller finir de lire la pile de dossiers de philosophie que je dois lire pour demain.

Arrivederci !

Marie

jeudi 5 avril 2012

L'Angleterre, MUN, et le temps qui passe

Je profite d'un moment libre inattendu pour rédiger un nouvel article - après plus d'un mois, oui, je suis au courant.
En fait, je ne suis pas censée avoir ce moment de libre. J'étais allée dans la "Mirror Room" (la salle de danse du collège) pour répéter et travailler (pas mal de choses en vue....), ce que j'avais commencé à faire lorsque le comité UWC italien et les postulants sont venus et m'ont demandé s'ils pouvaient utiliser la salle pendant une dizaine de minutes (et en passant, le type m'a demandé comment on faisait pour allumer les lumières, devant les postulants italiens pour l'année prochaine. Evidemment, pas de boutons dans cette salle, c'est détecteur de mouvements, alors en disant "Oh, you just have to move around", je me suis mise à gesticuler, sautiller et courir tout autour de la salle....eh oui, messieurs dames, c'est ça, UWC....)
N'ayant rien d'autre que des jupes et mon ordinateur, je me suis dit, tiens, je vais en profiter.
Mais c'est tellement étrange de penser que nos deuxièmes années vont partir, pour laisser place aux...primi !
J'en suis très excitée (j'ai lu des articles sur le blog de UWC France par les postulants, et tout le monde à l'air génial), et également extrêmement nostalgique. C'est dur d'imaginer le collège différemment. Et Henry part à la retraiiiiiite (c'est aussi extrêmmeent difficile d'imaginer le collège sans lui.)




Il y a un peu moins d'un mois, j'étais à Newcastle, puis à Londres, et à présent, je tente de trouver quelques minutes pour m'arrêter de cette vie trépidante UWCienne - eh oui, on commence à être noyés sous les devoirs, rédactions, tests, dossiers, les dossiers pour les universités.... (comme me disait Camila (Mexique) : "We're reaching the point where we have more work than the second years." Le réaliser est un peu effrayant....)
Alors pourquoi étais-je dans ce pays étrange peuplés de british, me direz-vous ?
C'était pour ce qu'on appelle communément ici notre « Project Week », grosso modo, certains élèves organisent une semaine quelque part (en général, le lieu où ils ont vivenr, donc la plupart du temps, ce sont les européens qui organisent), devant inclure un project qui lui même doit inclure au moins deux des activités obligatoires du bac international : créative, sportive et bénévolat – bien entendu ce sont de larges termes.
J'ai donc choisi, à mes risques et périls, d'aller à Newcastle, avec un petit groupe de 8 personnes (un super groupe de huit personnes, par ailleurs). D'autres projets étaient également à Londres, Paris (organisé par de non-français.... je leur ai souhaité beaucoup de courage), Roumanie, Rome, Sardaigne, etc, etc.
Enfin bref. Notre project en lui-même était d'aller dans des écoles, avec une organisation, pour parler aux enfants de leurs droits. Verdict ?

Première phrase de Marie en Angleterre, juste après l'atterissage à East Midlands (je n'ose pas dire combien de bus, de trains, métros, etc, nous avons pris pour arriver à Newcastle depuis East Midlands) : ''This country is so green !''
Première phrase de Marie à Newcastle : ''This country is so weird !'' (ce pays est tellement bizarre)

On a énormément bossé avant de pouvoir aller dans les écoles : règles de sécurité, de bienséances, je croyais que nous les français exagérions, eh bien, je n'avais pas encore tout vu. L'association des droits de l'enfant de Newcastle nous a menés dans cette aventure, et heureusement.
Avec Luz (Argentine), nous étions chez des amis de Robin (Newcastle, organisateur) car évidemment il n'avait pas la place chez lui. Un couple adorable, avec un garçon de 9 ans....eh bien, adorable ne serait pas le premier mot que j'aurais à l'esprit, bien qu'il l'était, j'aurais dit plutôt.... talentueux et extrêmement énergique. Il voulait nous montrer son école, nous montrer ses compositions au piano, nous montrer sa danse sur la superbe chanson ''I AM THE PIRAAAATE KIIIIIIING, yeah, I am the piraaate kiiiiiing'', nous montrer les traditions british.... d'ailleurs, il a tout fait de cela. Même son école. Nous sommes entrées dans sa classe, et j'ai été un peu choquée que sur le mur était une espèce de poupée caricature du français (moustache, haut à rayure, baguette, béret) entourée de posters avec du « Bonjour ! », « Au revoir ! » en veux-tu en voilà.
C'est bien qu'ils apprennent le français, m'enfin, tout de même, qui de nos jours s'habille encore comme ça ?
Nous lui avons montré nos pays respectifs, c'est vrai qu'au début il n'a pas compris ce qu'on faisait toutes les deux en Italie, et a demandé comment Luz vivait le fait de faire le trajet tout les soirs.

Des petits détails qui m'ont plu : les uniformes, quand même, des petits de 7 ans en cravate, avec leur accent british super élégant, c'est la classe.
Pour nos présentations dans les écoles, nous avons utilisé des marionettes. Petite pause. Ces marionettes étaient juste géniales, très belles, et évidemment, je me suis éclatée avec. Ce qui devait être au départ un moyen pour les enfants de s'exprimer sur eux-même en désignant en fait la marionette (psychomag.com franchement) est devenu, du moins, pour mon groupe où je détenais Gaspard/Tony/John-Jack/....etc (selon les écoles), un véritable spectacle de marionettes – ce qui peut être positif ou négatif, c'est selon...
Ensuite, j'ai bu tellement de thé, ''do you want some tea'', ''a tea ?'', ''who wants a tea ?'', à chaque fois qu'on allait quelque part ou que notre tasse était finie, un autre thé suivait.
J'ai également mangé du porridge, grâce à ma famille d'accueil, des personnes tellement gentilles que si j'avais pu je leur aurais donné un prix nobel si j'avais pu (pas seulement pour le porridge, évidemment.)
Soit dit-en passant, je me demande comment quelqu'un a eu cette idée étrange de créer du porridge, personnellement j'ai aimé (je peux cependant comprendre en quoi on peut ne pas aimer), mais ça a l'air quand même bizarre, il faut bien l'admettre.
Après Newcastle, nous sommes allés à Londres, plus pour la Project Week cependant mais pour notre long week end.


Petit détail en vrac :
J'ai dû prendre un taxi à Londres. Bref, j'en ai pris un le vendredi soir, après un spectacle (Singin' in the rain... à Londres ! C'était fantaaaastique !). Déjà, la question qui s'est posée est : comment appelle t-on un taxi ? Donc, avant le spectacle, je me renseigne : 
1 .dans la sandwicherie (''If I know how to call a taxi.....humm.....HEY JACK DO YOU KNOW SOME TAXI NUMBERS ?! '' ''grommellement lointain, qui aurait très bien pu être ''hey george je fais les sandwiches là on est pas l'agence de renseignement'' ''Ah, no, sorry''.),
2. dans une librairie juive (pourquoi ? Parce que c'était le seul magasin ouvert à 19h qui n'était pas un restaurant. ''To call a taxi.... Well.... you just wave your hand on the road.'' ''Like that ?'' lui ai-je demandé avec une petite démonstration. Il m'a regardé en haussant les sourcils. ''Well... yes.'' ''Thank you, good bye !'' Je dois reconnaître que ce ne doit pas être très commun une fille qui entre dans une librairie juive pour demander comment appeler un taxi, j'imagine que j'ai fait fort.)
 Donc, après le spectacle, que fais-je ? Je marche sur le trottoir, jusqu'à voir un taxi, sans oser ''Shaker ma main'' parce que quand même, moi je trouve ça un peu ridicule. Finalement, le feu rouge arrive et un taxi me semble vide, alors je vais vers lui. Pendant quelques secondes, j'ai réfléchi à quoi dire, et finalement j'ai dit la première chose qui m'est venue :
''Are you free ? '' 
Lui aussi, il a haussé un peu les sourcils. Bon, c'est vrai, ''Are you free'', ça fait un peu, il est vendredi soir, vous êtes libre, on peut sortir un peu. Mais en même temps, je ne vois pas ce que j'aurais pu dire d'autre.
Bref, c'était très classe, la voiture elle-même était spéciale, vous savez, pour littéralement et spatialement séparer le chauffeur de son client. Et évidemment, pas un mot, le chauffeur. Même quand des types l'ont insulté dehors (les gens sont fous), il n'a pas bronché.
Lorsqu'on est arrivés en Italie, c'était un Dimanche, et donc, évidemment, pas de bus – ou il fallait attendre trois heures, alors Marie, elle n'hésite pas longtemps hein....On monte dans un taxi, une grosse Renault scénic (avec Anna (Autriche), Céline (Singapour) et Catalina (Moldavie)), et un vieil homme plein d'énergie nous a accueilli avec un ''Ciaoooooooo ragazzi !''. Il nous parlait, parlait, quand on lui a coupé la priorité, et soudain....
''OOOOOOOOOH STRONZOOOOOOO DELLA M*** CHE ****** ALLA **** !''
Bref, vous voyez le genre : eh oui, les filles, on est de retour en Italie !


La semaine dernière a eu également la géniale CONFERENCE MUN ! (yououuuu). Alors, c'est quoi ça, direz-vous peut-être. M.U.N., ce sont les Model United Nations, c'est le collège tout habillé classe avec des badges, ce sont des délégués, des chairs et des délégations de pays à la place des élèves, et ce sont des débats à propos d'importants problèmes dans le monde.
Entre l'accord de Kyoto, qui finit cette année et pour lequel le problème était de savoir s'il doit continuer ou non, la partie développement qui s'occupait de l'énergie dans les régions subsahariennes, ou encore le ''World Bank'' qui s'occupait du budget pour des écoles en Thaïlande, ou encore, mes préférés, le Council Historique et le....Comité de Crise ! (celui dans lequel j'étais, on s'en doute). Ces deux derniers étaient un peu particuliers. Pourquoi ? Déjà, ils se passent dans l'histoire, en 1962, plus précisemment.
Et le comité de crise, eh bien, nous parlions de la crise de Cuba. J'étais chez les Américains (et donc au lieu de ''jouer'' des pays, on jouait des personnes, personellement, j'étais Mc George Bundy), et nous étions évidemment contre l'URSS dans la salle juste en dessous (Sébastien mon co-year et Raza mon deuxième année y étaient notamment.)
C'était génial, parce qu'on se passait des mots, lettres, parfois ironiques et insolentes. Bon, c'est vrai, on a frôlé la troisième guerre mondiale (ils n'arrêtaient pas de nous provoquer, aussi), les missiles de Cuba ont bougé un peu partout, notamment à Mexico, et ils avaient mis des sous-marins de partout. Quant à nous, on au moins trois fois activé puis désactivé nos missiles en Turquie et en Italie, le Japon refusant de collaborer. En plus, notre agent de la CIA (Reine, ma roomate) a été kidnappé par des terroristes et notre espion chez l'URSS a été démasqué (en plus c'était Sébastien...).
BREF, c'était une vraie aventure. Heureusement que Raza était là, parce que c'était le seul à vouloir la paix dans le comité de l'URSS et nous avons réussi à signer un traité à la fin et à éviter la guerre nucléaire....(bien que mon personnage la voulait, il voulait bombarder Cuba dès le début).
 (en relisant, je n'ai rien compris à ce que j'ai écrit, mais enfin, vous avez compris : c'était, comment dire, un joyeux et intéressant bordel.).

Ce week-end, ce sont nos vacances (on a vendredi jusqu'à lundi inclus). Avec un petit groupe, nous allons en Slovénie et ça promet, vu qu'on organise tout au dernier moment – comme d'habitude.
Mais j'adore cette atmosphère. En plus, tout le monde se ballade en vêtements d'été et ça me fait penser que la fin de l'année est proche....comme je l'ai dit au début.

dimanche 26 février 2012

La semaine Occidentale et la Bora italienne

Un mois.  Je sais, ça fait un mois - mais enfin, j'ai des excuses. J'ai été, pour ainsi dire, surmenée, alors à la place d'écrire sur ce blog, eh bien, j'ai écrit des essays, des rapports, des mails, des scénarios...

Des scénarios ?! Allez vous me dire. Eh bien, oui. Il y a deux semaines, c'était la semaine occidentale, et ç'a été...comment dire, intense.

L jeudi soir, déjà, chose qui n'avait rien à avoir avec la semaine, je suis allée voir un ballet moderne à propos de Picasso, avec environ huit danseuses déguisées en poele à frire, en gateau ou autres trucs bizarres du genre - et j'avoue je n'ai pas su profiter de ma chance : je me suis endormie à un moment (c'est compréhensible avec la montagne de répétitions que j'ai du organiser ou auxquelles j'ai du assister), si bien que quand je me suis réveillée, les danseuses n'étaient plus déguisées en nourriture mais toutes en noir. Et le type qui jouait Picasso parlait, parlait, meme que je crois que parfois il parlait français - ça nous a fait rire avec Ghita (Maroc), il disait parfois un peu n'importe quoi....

Remarquez le costume de celle tout à droite....


Le vendredi soir, c'était "prom", alias.... vous savez, ces séries américaines un peu débiles qui passent le samedi après midi, ou les jeunes dans les lycées ont ce bal de fin d'année, s'habillent classe et les garçons invitent les filles ? Eh bien... c'était ça. Personnellement, j'ai été invitée dans la cantine par Pancho (Uruguay), il avait mis "La vie en rose" en fond musical, en costar cravate avec une rose à la main.
Le soir de la prom, on a meme dansé la valse autrichienne, mais on se rentrait tous dedans parce que de une, la plupart ne savait pas la danser proprement, et de deux, on était tous serrés ; du coup après de la musique disons plus actuelle a été mise.
(Ai-je besoin de préciser que le buffet et les chaises furent mes places de prédilection ? mais non... j'ai fait parfois genre que j'avais la classe.)

Le samedi a eu lieu le spectacle. J'avais organisé un acte avec des garçons déguisés en danseuses, plus un garçon vraiment danseur (Jacob de Malte), une parodie du Lac des Cygnes.... entre autres choses.
On a également dansé le French Cancan (improvisation.com) et fait une video sur Trafalgar avec les anglais....

Euh, ok,  petite pause, c'est pas clair là : une semaine avant le spectacle, on a décidé, nous les français et les british, de faire un remake de la bataille de Trafalgar. Donc nous nous sommes déguisés en français, armés de baguettes,  ils se sont déguisés en british, arnés de sachets de thé, et nous sommes allés dans le froid là ou sont stockés les bateaux, se lançant...eh bien, du pain et du thé..... La vidéo est excellente, mais ça fait un peu peur.... (d'autant plus que j'ai été outrée : Robin (GB), qui a fait la vidéo, s'est bien moqué de l'accent français !)
Quant au dimanche... vous me croiriez si je disais que j'ai passé la journée à....CUISINER ? Enfin, cuisiner, c'est un bien grand mot. Nous avions ce qu'on appelle les "Taster Sessions", ou tout le monde cuisine des plats de sa culture, et nous les français avions décidé de faire de la ratatouille - pourquoi pas des crepes, pensez vous peut etre. Eh bien, pratiquemment tout le monde faisait du sucré, nous avions donc besoin de quelque chose de salé et consistant.
J'ai donc passé ma matinée à couper des tomates, des tomates, et des tomates, pendant qu'en face de moi Emma faisait les oignons (larmes bonjour), Ellie (USA pourtant) les poivrons, Raza les courgettes et les aubergines (Sèbastien étant à une compétition de ski).
Ensuite j'ai aidé Clara (Belgique) à faire des boulettes de viande vu que grace à ma chère maman, je sais plus ou moins comment faire. Donc effectivement, j'ai cuisiné. Je n'en reviens toujours pas.


Qu'y a t il eu ensuite ? Le jour de l'existentialisme, ou on s'est tous habillés en noir et bu des litres de café en se demandant pourquoi on était sur terre, ou encore Vérone samedi dernier, avec la maison de Juliette - impressionant le nombre de chewing-gum collés ou de cadenas accrochés, tous les deux avec des mots d'amour !

Chewing-gum à Juliette

Et puis....
Le vent ici est tellement fort qu'on en rigole. A cause de la Bora, on peut arriver en retard tant il nous pousse en arrière (fait réel : arriver en retard parce qu'on arrive pas à passer à travers le vent.).... mais on peut aussi arriver en avance parce qu'il nous force à courir en avant - autrement on tombe (autre fait réel.)
Les poubelles publiques vont d'un endroit à l'autre, c'est assez drole.

Et dire que l'année dernière, j'avais envie de partir au Canada, disant avec une certaine indifférence : " Allons, le froid, ça n'est pas si terrible, ça ne me dérangerait pas, franchement."

Règle numéro 1 à appliquer dans ta vie désormais, Marie : Tu n'affirmeras plus jamais ce genre de choses tant que tu n'auras pas expérimenté la chose en question.

vendredi 27 janvier 2012

M. Maths et mes secondes jambes

Comme certains d'entre vous auront deviné en lisant "secondes jambes", il se trouve que, comme chaque année, depuis maintenant cinq ans, j'ai eu mon "entorse-annuelle". Et donc, les habituelles béquilles que maintenant je connais bien. 
J'ai un peu honte parce que, c'est vrai que depuis le temps, maintenant je cavale avec des béquilles. Certes, ça tue les mains, mais comment dire ? j'ai pris le coup de main et je vais relativement vite, surtout quand on voit ceux à côté dont c'est la première fois et qu'il faut attendre trois heures derrière. Malheureusement, je suis plutôt devant. Du coup, ça en fait rire certains, tandis que d'autres sont convaincus que soit je m'éclate avec, soit que c'est un jeu et que je n'ai rien en fait. 
De ce fait, j'ai décidé de m'amuser avec les béquilles. On fait des courses notamment - les résultats n'ont pas été encore prononcés. 
Alors, question que l'on me pose souvent : Comment ?! J'aimerais pouvoir raconter une histoire glorieuse de ski, de course, de compétition, mais non non non. Rien de tout cela.
 Je marchais, et je suis tombée. A environ 7 minutes de ma résidence. Ne pouvant plus me déplacer, Lenny et Raymond m'ont portée jusqu'à ma résidence - c'était tellement ridicule qu'on en était morts de rire. M'enfin, c'était absolument adorable de leur part et du coup, aujourd'hui, malgré mes déboires culinaires, je leur ai fait des cookies. (enfin, j'ai essayé, grâce à l'aide de quelques personnes dans la cuisine qui savaient manier du fouet et de la farine.)







Ensuite, pourquoi M. Maths ? Je ne parle pas ici de mon prof de Maths, ni du Dieu des Maths qui sont des entités bien différentes. Enfin, bref, M. Maths est tout à fait une autre personne.
Dans le collège, je croise toujours un monsieur, je dirais même très vieux monsieur, toujours avec un bonnet rouge un peu trop grand, et je savais jusque là qu'il enseignait ce que l'on appelle "Further Maths" aux élèves fous qui aiment ça - c'est une matière non obligatoire, c'est juste pour aller plus loin dans les maths. Comme des cours du soirs pour les surdoués (vous vous doutez bien que je n'y ai jamais mis les pieds.)
Et donc ce monsieur a voulu rencontrer la communauté française du collège, pour....eh bien, je suppose, pratiquer son français. J'ai donc béquillé jusqu'au café où ils nous avaient invités, Emma et moi (finalement Sébastien est venu aussi, Raza travaillait je crois.). 
"Bonjour, bonjour, asseyez-vous là".
Il nous a montré des chaises à Sébastien et moi, Emma était déjà assise.
"Bon alors, je vais vous prouver aujourd'hui, que les maths, ça peut être divertissant."
....? Marie surprise, Marie crie à l'oxymore, Marie se penche et écoute attentivement. Il s'est tourné vers moi.
"Emma m'a dit que tu étais en standard, c'est ça ?"
"Eh bien...oui."
"Et que tu pensais à passer en studies." (studies = le niveau le plus bas. Il y a studies, standard, et haut.)
"....oui, je suppose. Je ne sais pas encore. ...."
"Allons. Je vous ai apporté quelques amusements et curiosités en maths, vous allez voir."

Il s'est mis à nous parler des maths avec une telle passion qu'il a fini par m'intéresser, et pourtant, comme lui a dit Sébastien, "c'était pas quelque chose de facile" (lui aussi a vécu mon incompréhension totale de ce sujet là.). Il s'est mis à deviner quel jour on était né, à déduire à quel nombre on pensait,  et à s'étonner que certains ne savaient même plus combien faisaient 8x7. (Et là, Marie commence à paniquer en réfléchissant à toutes ses tables de peur qu'il ne l'interroge. Heureusement qu'il ne l'a pas fait. Cela dit, c'est vrai que pendant que je récitais toutes mes tables dans ma tête, j'ai loupé une partie de ce qu'il racontait et ça m'a encore plus paniquée après. Bref...)
Il nous a parlé de grammaire française, arabe, italienne et anglaise (puisqu'il parle toutes ces langues parfaitement), leurs différences et similarités, leur logique ; nous a parlé de son enfance, et autres histoires. 
Je ne m'attendais pas du tout à cette rencontre et pourtant, il a vraiment réussi à me fasciner pour les chiffres. C'est vrai, ça n'a duré qu'une demi-heure. Cela dit, il nous a proposé de tous se revoir, et bien évidemment, on a accepté en choeur.

mercredi 18 janvier 2012

Les Italiens et leur aimé Opéra

Hier et soir, avec une vingtaine d'autres, nous sommes allés à l'opéra Verdi à Trieste, pour voir Anna Bolena. C'était une chance pour nous, vu que le collège a des prix excessivement bas pour ce genre d'événements et que même les deux euros que coûtait chaque place, c'est le collège qui les a payés. 

Enfin, je me rendais tout à fait compte, avant d'y aller, d'avoir de la chance. Ce n'est pas tous les jours qu'on va à l'opéra, surtout que dans mon cas, j'en parle des jours à l'avance tant je suis excitée d'y aller.
Ce qu'on a omis de nous préciser, ou plutôt ce qu'on n'a feint de ne pas savoir, ou enfin ce dont nous avons eu la flemme de nous renseigner, c'est qu'Anna Bolena cette année a ouvert la saison d'opéra 2012 à Trieste. Autant dire que c'est événement important, surtout en Italie. Bien sûr, on nous avait dit de nous habiller, mais quand même...

Tout d'abord, c'est vrai, on a fait cette folie d'aller se chercher un chocolat chaud (on a une excuse : les chocolats chauds en Italie, ils sont vraiment BONS.) juste avant l'heure, je crois qu'il était 20:20 alors que nous devions rentrer à 20:30. Du coup on s'est un peu brûlés....et, le chic du chic, on les a bus devant l'entrée du théâtre - surtout que personnellement, après avoir bu un chocolat chaud, je ne sais pas pourquoi le tout le chocolat ne daigne pas entrer dans ma bouche, y en a toujours une partie qui se barre (par contre là il se sent plus le chocolat, avec sa liberté : vêtements, sol, écharpe, visage, main....).
Bref.  Après nous être vérifiés mutuellement si nous n'avions pas l'air de gamins de trois ans après un dessert, nous sommes rentrés.
En quelques phrases....

* Si on avait vendu toutes les robes, tous les costumes, et tous les apparats de ces messieurs dames, on aurait pu nourrir tout le Malawi et mettre un terme à la faim dans ce pays.

* Si on avait redonné vie à toutes les vestes de ces dames, on aurait pu repeupler toute une forêt.





* Si on avait calculé le budget gaspillé à l'emploi de quelques hommes en costumes grandioses destinés à seulement faire les poteaux devant la porte.... (J'avoue, j'en ai été très choquée, parce qu'avec Sevinc - Turquie- on s'était perdues, on ne savait pas où étaient nos places. De ce fait, j'ai demandé à l'un de ces hommes, dans un bel italien en plus. Il m'a regardé avec de grands yeux et s'est mis à marmonner à toute vitesse, sans bouger, qu'il ne pouvait rien faire pour moi. MAIS ALORS TU SERS A QUOI COCO ?! eus-je envie de lui crier, mais bien sûr, je sais me tenir. C'est vrai que j'aurais pu deviner qu'il était là juste pour être là. M'enfin, je ne comprends pas l'intérêt.)
Ca m'a fait penser à ces soldats anglais postés devant le palais de la reine juste...pour être là.). Bref, si on avait retiré ce budget là et si on l'avait donné à l'UNICEF, ben je peux vous dire que pas mal de vaccins auraient été payés....

* Si on avait extrait les conversations de chaque groupe....ben on serait pas allés bien loin....


Autant dire que je me sentais comme....euh, mon cours de maths. Ou plutôt, comme une poule dans la Caverne aux Merveilles.

Je suppose que le collège a eu les places restantes....mais je peux vous dire qu'il en restait des places...et des belles ! Avec Sevinc, justement, nous étions placées...dans une loge ! Une grande loge pour nous toutes seules, comme un grand salon personnel, le genre qu'on voit dans Les Liaisons dangeureuses. Il y avait même un canapé, bon, c'est vrai, on était vraiment sur le côté, mais on voyait absolument tout. Plus les coulisses. En plus on était juste au dessus de l'orchestre, et à quelques mètres seulement des chanteurs, tant et si bien qu'on pouvait décrypter et observer la moindre de leurs expressions. Comme quand on va à l'opéra en général, on a toujours les places au paradis... ça a tout changé, d'un coup. Tout semble plus réel.
Par exemple, je n'avais jamais remarqué que juste devant les chanteurs, sur les bords de la scène, se trouvait une télé qui montrait le chef d'orchestre en gros plan. Je n'avais jamais non plus remarqué que les chanteurs jetaient des yeux furtifs à ces télés de temps en temps....

Autre point assez choquant de la soirée - bien que j'aie adoré l'opéra, mais enfin, mes critiques et mes avis ne vont pas trop dans ce blog-, ce sont....les saluts. Il y avait effectivement un ténor, un remplaçant, j'ai appris après, qui n'a pas réussi à mettre une seule des notes hautes. Les notes que le public attend, en général. C'est vrai, il n'en a pas mise une seule, et ça craint un peu, surtout quand on ouvre la saison, et même le fait qu'il soit remplaçant n'est pas une excuse.
Cela dit, les italiens prennent très à coeur leur opéra. Parce que même si nous n'étions entourés que de gens plus riches qu'une ville entière, qui faisaient genre "on est trop classe on boit du champagne et on porte des animaux morts sur les épaules"....ils ont trouvé quand même le moyen de, j'aime bien l'expression anglais "to boo" (littéralement, faire "bouuuuu") ce ténor. Huer, en fait. Et je pèse mes mots....pour l'avoir hué, ils l'ont hué.
J'avais été prévenue que les italiens faisaient cela parfois, et c'est vrai qu'ils crient "BRAVOOOOOOO" facilement également, et je suppose que ça fait partie de la culture...Mais ce pauvre ténor s'est incliné avec dignité sous les huées, sans tenir longtemps toutefois. Il a fini par fondre en larmes sur scène, du moins, je l'ai su parce que comme je l'ai dit plus haut, je voyais tout.

vendredi 13 janvier 2012

La fin des Vacances....

....n'est-ce pas le pire moment de l'année ?

 

Eh oui, c'est vrai, le blog aussi a été en vacances. Pas d'articles, une petite hibernation, mais maintenant je suis de retour ! Que ce soit sur internet ou en Italie, où je suis arrivée mardi soir.
J'ai même revu quelques uns de mes...euh, camarades, dès l'aéroport de Rome où déjà les moments embarrassants ont commencé à pleuvoir....
Venant de France j'avais repris cette habitude de faire la bise à tout le monde, sauf que nous français sommes bien les seuls (avec quelques autres rares pays) à s'embrasser sur les joues pour dire bonjour. Il se trouve que la première personne du collège que j'ai rencontré était une japonaise, une des cultures les moins expensives du monde si ce n'est la moins expensive.
Vous imaginez la scène, que je n'ai peut être pas besoin de relater. Elle a dû se demander ce que je faisais. Enfin, après que je lui aie expliqué, elle a compris quand même (enfin, heureusement que je n'habite pas dans certaines régions de France qui ont eux 4 bises à faire, qu'est-ce que ça doit etre long.)



Ce matin, alors que je maniais habilement mon stylo pour tenter (non habilement) d'exécuter ces.....hm d'exercices de maths que je me faisais une grande joie de retrouver, je me suis rappelée d'une phrase que l'on m'a dite lorsque je suis rentrée en France pendant le long week end d'octobre. Elle faisait à peu près ainsi :
"Tu devrais écrire plus de trucs de tes cours de maths, c'est ce qui nous fait le plus rire !"
Autant dire que je suis restée coite devant cette remarque, et la seule chose que comme d'habitude j'ai pu articuler fut un très éloquent : "Euuuh."
D'accord. J'assume que je suis paumée en maths et j'ai pris le parti d'en rire et d'y travailler (beaucoup), m'enfin tout de meme.Heureusement cependant que je n'ai plus grand chose à raconter de ridicule sur mon italien qui merci mon dieu s'améliore beaucoup et que je comprends maintenant tout à fait.
Ah ! Si, quand meme, une petite anecdote : lorsque j'ai voulu demander un timbre au tabac, j'ai dit, non sans fierté : "Un timbro, per favore." Eh oui, je fais confiance aux langages latins.
Je n'aurais peut-etre pas dû parce que timbro a effectivement un sens commun au français timbre : et ce sens là, ce n'est pas postal mais musical. Donc, quiproquo bonjour, la femme m'a fait répéter plusieurs fois et c'est ce que j'ai fait, de moins en moins sure de moi. Lorsqu'elle a éclaté de rire et s'est écriée : "AAAAAAAAAH a STAMP ! You want a stamp !".
Quelle honte.
Pour en revenir aux maths, dans cette merveilleuse classe de maths que nous avons s'est ajouté un garçon....du haut niveau. Il avait changé de sujet pour je ne sais quelle raison et avait du donc descendre son niveau de maths pour pouvoir en monter un autre. Quoiqu'il en soit, son niveau est un poil trop élevé pour nous. Là où je vois des lettres et chiffres et mots et signes dépourvus de sens, que je copie quand meme consciencieusement sur mon cahier, il doit voir le signal de la compréhension future du monde - réservée aux intellectuels matheux.
Enfin, je n'en sais rien, mais je crois bien que je l'ai percé à jour. Et c'est d'autant plus vrai lorsqu'il se met à parler avant le prof et dire toutes les réponses avant meme que j'ai commencé à entrevoir l'idée qu'il faudrait que je me mette à réfléchir au problème (et pourtant j'ai cette idée assez rapidement, vu la panique qui me hante ).
Quant à deux de mes camarades d'infortune avec qui j'avais coutume d'échanger des regards sceptiques et tout de même hilares quand le prof nous disait "You see ?" d'un air sûr de lui, elles ont décidé d'aller dans le niveau en-dessous. C'est triste.