mercredi 13 février 2013

Il Carnevale di Venezia et, comme toujours, le désespoir des maths


Je sais que cela fait très longtemps que je n'ai pas écrit, j'ai eu d'autres priorités ; toutefois maintenant je peux me consacrer à ce blog de nouveau.
Dimanche dernier je suis allée à Venise, pour le carnaval !

Il y a au moment du carnaval à Venise un étrange mélange de poésie et d'horreur, de beauté et de laideur, de rêveuse fantaisie et de réalité terrible.
Venise n'a pas besoin du Carnaval pour être magique : une ville flottante, au goût salé, presque totale absence visible de traces du XXIeme siècle, l'abondance de bâtiments anciens colorés. Dès que l'on sort de la gare, tous ces éléments nous aspirent pour nous convaincre que l'on est hors du temps, loin du monde. On ne pense pas au fait que cette ville chimérique n'existera certainement plus dans quelques années, on ne pense pas aux vénitiens qui se font de plus en plus rares, on ne voit pas les bâtiments qui s'effondrent au fur et à mesure.

La foule à Saint Marc (en lien le blog sur lequel j'ai pris cette photo)

Toutefois, lors du Carnaval, tous ces composants sont mis en valeur par d'autres faits encore plus frappante, créant ainsi dans mon esprit une persistante sensation de chaos – bordel joyeux et terrifiant quelque part.
D'abord, la foule : on ne marche pas, on est marché – les gens sont tellement nombreux que l'on bouge sans même y penser, sans même le vouloir, on est porté, dans les rues qui mènent à la Piazza San Marco puis sur la place elle-même. « Noir de monde » n'a jamais eu autant de sens. Cependant, cette foule a quelque chose de magique. Tout le monde, ou presque, est déguisé ou au moins porte un masque. Notre petit groupe n'a éviemment pas fait exception à la règle, se faisant comme de coutume arnaquer par les commerçants vénitiens qui après tout, ont bien raison de profiter du Carnaval pour augmenter leurs chiffres d'affaires. Je crois cela dit qu'il s'agit d'un passage obligé à Venise ; et puis, avoir un masque change pour ainsi dire notre vue des choses.
Non pas que notre vision soit plus étroite (bien que ce soit vrai), je voulais plutôt dire que le masque nous « inclut » dedans. Nous faisons partie de quelque chose de grand, de gigantesque même. Et autant dire que personne ne s'étonne de vous voir entrer dans un magasin chic avec un masque ; même, c'est enlever son masque pour entrer qui paraît étrange – ce que j'ai trouvé pour ainsi dire relativement surprenant.
Quelle est cette chose, en fait ? A vrai dire, je ne sais pas. Le « Carnaval » bien sûr serait la réponse la plus évidente, bien qu'il y ait aussi cette liesse et cette excitation générales.
Car les gens sourient, ils sont heureux d'être là où ils sont – pas étonnant vu le prix qu'ils ont payé, ils ont plutôt intérêt ! De plus il faut admettre que l'on croise à tous les coins de rue des gens et des processions aux costumes de beauté exceptionnelles, soit très abstraits (donc en fait, vous êtes déguisé...en tasse de thé. D'accord.), soit très originaux (euh...Monsieur ? Vous êtes quoi ? Un...dalmatien ? D'accord, génial...), soit très XVIIIeme siècle, avec de longues capes noires ou robes de marquises pour les dames, des chapeaux et des masques qui couvrent tout le visage. C'est cela aussi qui contribue au sentiment de se sentir hors du temps. Comment pourrait-on s'imaginer au XXIeme siècle ?
Ah oui... Le type/la madame qui se jette du haut de la tour et qui glisse le long d'un fil, accompagné par la musique émouvante à fond sur la place Saint Marc. Sans compter les commentaires des commentateurs dans les micros eux aussi à fond sur la place Saint Marc.

Et ce magnifique écran, preuve qu'en effet nous étions bien au XXIeme siècle. C'est tout ce que l'on pouvait voir du concours de masques, de là où on était.


D'accord, donc, les gens sont joyeux et enthousiastes. Les gens sentent aussi leurs instincts primaires et bestiaux les regagner. Être poussé, être volé – c'est pourquoi j'ai gardé la main sur mon sac du début à la fin de la journée et je n'ai heureusement eu aucun problème. Une fille du groupe n'a pas eu ma chance : son porte-monnaie s'est volatilisé.
Je dis les gens. C'est vrai. J'en fais partie. J'étais là aussi.
Avec mon groupe, nous avons adopté la tactique du faufilage : on se faufilait un peu partout, entre les processions de gens costumés (notamment cette procession bleue à côté de laquelle j'ai progressé pendant cinq bonnes minutes. Vous pouvez me croire, c'est long, quand on marche à côté d'un type gigantesque anonyme dont on ne peut voir les yeux et qui éblouit de son costume turquoise. La femme à côté de laquelle il était censé marcher était juste devant, en fait, en d'autres termes plus clairs, j'avais pris la place de cette femme. Très, très, embarassant.). Hugo, mon cher première année, avait eu la bonne idée de s'habiller d'un vert pétant et presque fluorescent.
Ce n'était pas fait exprès, quoique cela nous ait plus ou moins sauvés à plusieurs reprises. Au milieu de la foule, son bonnet vert nous guidait à la façon d'un phare dans une nuit noire. (et c'est donc ainsi que nous l'avons surnommé the Leprechaun).

Oh et bien sûr, en mathématiques, rien n'a changé. Sauf ma classe. Je suis passée d'une classe de mathématiciens belliqueux de connaître la réponse exacte le plus rapidement possible à une classe normale, et tout en travaillant, on rit beaucoup.

PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Alors, en fait, le nombre de points par question est proportionnel au temps qu'il faut pour la résoudre. 
ELEVE AGACANT : Oui, oui.
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Par exemple, la première question vaut 2 points. 
ELEVE AGACANT : Mmh, oui, oui.
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Donc vous devriez mettre à peu près 2 minutes pour la résoudre.
ELEVE AGACANT : Oui, mmh.
MARIE PAUMEE : Mais il arrête d'acquiescer celui-là à la fin ?
VOISINE DU PEROU calcule quelque chose frénétiquement sur sa calculette.
MARIE PAUMEE et VOISINE DE CUBA : Euh, qu'est-ce que tu fais ?
VOISINE DU PEROU : Eh bien, je viens de calculer que nous quatre avons passé 38 minutes de trop sur la première question, soit 19 fois trop de temps.
ITALIEN BLASE : Et dire qu'on a un examen dans quatre mois...
(rire jaune général du petit groupe du coin gauche de la classe, sous les regards agacés de l'élève agacant.)
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Alors, je vous donne les deux formules. Period = 360/B.
MARIE PAUMEE note consciencieusement.
ELEVE AGACANT : Oui, ah, oui.
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Et l'autre formule, c'est B = 360/Period.
ELEVE AGANCANT : Mmmh. Oui.
MARIE PAUMEE est paumée : Euh...et moi je fais ça comment ? C'est moi ou ça n'a pas de sens ?
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : C'est bon, vous avez trouvé ?
ELEVE AGACANT : Oui, mmh, oui.
MARIE PAUMEE : MAIS IL VA ARRÊTER CELUI-LA OUI ?!


C'est sur ces jolis termes que je retourne travailler pour mes examens blancs la semaine prochaine.
Oups ! Je n'ai rien compris.








vendredi 28 septembre 2012

Chère Madame, j'ai perdu ma bouilloire dans l'Auditorium.


  • C'est vrai, tu n'as pas compris la blague sur les fonctions et l'alcool ?
MARIE PAUMEE, cherchant des excuses bidons : Si, si, enfin, non, disons que j'ai écouté que la fin parce que euh, ma calculette, elle marchait pas, alors quand j'ai levé la tête il disait ça et j'ai pas entendu le début...
FILLE SYMPATHIQUE : Ah bon, eh bien, en fait...plus tu distilles...enfin, filtres...ou...euh, bref, de l'alcool, plus il est alcoolisé, tu es d'accord ?
MARIE PAUMEE qui jusque là ne l'est pas tant que ça : Oui....
FILLE SYMPATHIQUE : Eh bien ça fait pareil avec les fonctions...Plus tu différencies...plus c'est différencié.
MARIE PAUMEE n'a toujours pas compris ce qui était drôle.

Merci tout de même à Anna d'Estonie pour cette explication qui, bien que claire -et mal rapportée ici, n'a point illuminé mon cerveau définitivement fermé au monde des maths.

Quoique, en ce moment je suis relativement, pour la simple et bonne raison que l'on utilise une des inventions les plus intelligentes jamais réalisées en ce monde, destinée à empêcher les gens à faire ce que JUSTEMENT on force les étudiants à faire : la calculette. Bref.


La semaine dernière était une semaine occupée : déjà le jeudi avait lieu la Cérémonie d'ouverture du Collège, qui en plus fête ses 30 ans, sans compter le mouvement UWC qui lui fête ses 50 ans. Les deux réunis, qu'est-ce que ça donne ? Un grand mouvement d'étudiants et de profs en bus dans différents lieux, des drapeaux alignés sur une colline et des discours à n'en plus finir.
Je portais ce jour là un mélange de costume régional et national, et j'ai retrouvé le plaisir de voir tout le monde vêtus de manières diverses et fantastiques. Comme d'habitude, ce sont les japonaises qui ont le plus de succès, avec leurs kimonos.
C'est vrai cependant que nous, les français, on a eu aussi pas mal de succès, mais pour une raison différente : partie intégrante de notre costume, la baguette ! Nous en portions chacun une sous le bras, coiffés de nos bérets, et pour les garçons des marinières ( je portais une robe provençale).
Les affamés nous ont agressé toute la matinée, sans succès.
Cela dit....
Durant la cérémonie même, le président du collège a fait un discours d'une longueur... comment dire ? Exceptionnelle. D'autant plus qu'il l'a dit en italien ET en anglais, et par conséquent la cérémonie a fini une heure en retard. Etant donné que c'était en plein pendant l'heure où on était censés manger, j'ai fini par craquer et ai émietté ma baguette.
Ma voisine Milena qui est aussi ma roomate a louché dessus et j'ai consenti à lui en donner, puis à toute ma rangée, puis à toute la rangée de derrière, puis à la rangée de derrière...etc. !
Finalement, j'ai passé une bonne partie de la Cérémonie a arracher des bouts de pain et à les passer derrière et à côté, aux élèves et aux profs qui mourraient tous de faim.
MILENA AFFAMEE : Je peux en prendre ?
MARIE AFFAMEE ET ENDORMIE : Oui bien sûr vas-y....
KAYLAS : Moi aussi je peux ?
MARIE AFFAMEE ET ENDORMIE : Tiens...
MARIA AFFAMEE : Et là aussi !
WANDA AFFAMEE : Et ici !
JENNIKA AFFAMEE : Moi aussi !
MARIE DE NORVEGE AFFAMEE : S'il te plaiiiit ?
PROF D'ITALIEN AFFAMEE : Marie je peux ?
REINE AFFAMEE, yeux de chien battu.

On aurait dit Jésus.
Quand j'ai retrouvé mes co-years juste après, eux aussi, avaient perdu un élément de leur costume.

Vendredi, c'était la journée de la paix, comme l'année dernière : à Trieste, dans la rue, nous avons fait un spectacle puis nous avons défilé dans la ville avec nos drapeaux, accompagnés d'un groupe de percussionistes.

Oh, et aussi : j'organise la création de Mamma mia!. C'est super génial puisque beaucoup de gens sont motivés (pas assez de garçons cependant, ce qui nous fera certainement changer l'histoire originale). Mercredi après-midi, avec Andy (Etats Unis) et Silvia (Italie), qui sont deux proches amis, nous avons fait les auditions tout l'après-midi. Après-midi au cours duquel j'ai aussi oublié ma bouilloire là bas (ben oui, c'était trois heures quand même, alors j'avais amené du thé au lichees et des gâteaux), et quand j'y suis retournée aujourd'hui, elle avait disparu.
La quantité d'email ridicules que j'ai dû envoyer pour la retrouver... (j'attends encore les réponses).
Se mettre dans des situations ridicules ; brava Marie, tu progresses, de mieux en mieux.



Et je ne résiste pas à l'anecdote mathématique du jour....

PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Ca, c'est Descartes qui l'a inventé. Descartes était un mathématicien et philosophe français à qui ont doit beaucoup de choses en maths.
VOISIN ITALIEN CULTIVE, murmurant à MARIE PAUMEE : Comme (nom inconnu de mathématicien français).
MARIE PAUMEE :...euh, quoi ?
VOISIN ITALIEN CULTIVE : (nom inconnu de mathématicien français) !!!
MARIE PAUMEE, air paumé.
VOISIN CULTIVE, ne comprenant certainement pas l'attitude blasée de MARIE PAUMEE : Ben quoi ?
MARIE PAUMEE, riant jaune et explorant le monde des excuses bidons : Euh, ben, c'est ton accent. Ah, ah. C'est très mignon. J'avais pas compris du premier coup à cause de ça. Ah, ah.
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS, qui pour une fois sourit : Marie doit en connaître plus que nous en tout cas.
MARIE PAUMEE : Quoi donc ?
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Des noms de mathématiciens français renommés qui ont révolutionné les mathématiques.
MARIE PAUMEE cherche désespérément dans sa mémoire, paniquée, et aucun nom ne lui vient à l'esprit.
MARIE PAUMEE : Ben... Y a pas le mien en tout cas !
CLASSE DOUEE : …...ah, ah.

La résolution par l'humour peut sauver la vie. Vous rendre ridicule, certes. Mais vous sauver la vie aussi.


Peace One Day à Trieste.

lundi 10 septembre 2012

Le Prof Rigolo qui ne souriait pas et les cheveux

Techniquement, je ne devrais pas en train d'écrire ça. Je devrais rédiger mon E.E., je devrais remplir mes demandes finales d'universités, aller voir la conseillère , les lui donner, les vérifier avec elle. Je devrais aussi faire mes ''lab reports'' en écologie, sans compter la lecture de ''Au coeur des Ténèbres'' pour le français ou de ''Pygmalion'' en anglais. Ou pourquoi pas chanter et travailler mes morceaux pour le prochain concert, par exemple -tout ceci étant bien évidemment pour cette semaine, sinon, c'est pas drôle.
En bref, je devrais être productive dans mon travail scolaire. Cependant j'avais trop d'inspiration et trop de hâte pour écrire ce que je vais écrire....
Parce que je sors de mon cours de maths !
Eh oui.
J'ai changé de prof. Au premier cours, je pensais que changeraient également mes capacités, j'étais pleine d'espoir : un été reposant, un nouveau cahier, un nouveau prof et des nouvelles façons d'enseigner, une meilleure maîtrise de la langue, une nouvelle classe même, et une année -bien que peu glorieuse- de maths derrière moi.
COMMENT CA AURAIT PU MAL SE PASSER ?
Donc au premier cours, j'ai failli me mettre à genoux et pleurer à chaudes larmes devant le prof car ce qu'il disait me semblait évident. Même, je n'ai eu presque aucun problème à faire mes exercices.
Le deuxième cours m'a semblé plus corsé, mais j'avais connu pire, et m'accrochant, je suivais plus ou moins.
Tandis qu'aujourd'hui... Cette vieille envie de partir en courant, de mettre des pommes dans des bouches, de mette le feu à mon cahier est revenue.

Et le prof, pince sans rire, faisait des blagues mathématiques que je ne comprenais pas.

PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : Et les fonctions c'est comme l'alcool.
MARIE PAUMEE : ...on est pas mal barrés tiens...
CLASSE DOUEE : Ben pourquoi ?
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS : L'alcool, on rapporte à vin. Vin, c'est fait de raisins.
MARIE PAUMEE : ….
CLASSE DOUEE : …..
PROF RIGOLO QUI SOURIT PAS (entendu et rapporté par Marie) : Et en fait  鼎 飜 氓黹 玈爼髚 齉  donc quand vous différenciez ça augmente 鼎飜氓 黹 玈 爼髚 齉 !
CLASSE DOUEE : AHAAHAHAHAHAHAH !
MARIE PAUMEE : ….ah, ah, ah....


Sinon, j'avais envie de parler d'autre chose :

Au collège, il y a une sorte de chose bizarre, qui se passe avec les filles aux cheveux longs.
Elles se coupent les cheveux.
Alors, certes, dit, comme ça, ce n'est pas très étrange. Cependant, ce sujet m'a relativement interessée car c'est un phénomène extrêmement fréquent ici. De plus il faut savoir que quand je dis ''se couper les cheveux'', c'est bien ''se couper les cheveux'', et pas couper trois centimètres juste parce que les pointes sont abîmées.
L'année dernière, par exemple, ma co-year du Canada ? Masse de cheveux noirs, les plus longs cheveux que je n'avais jamais vus, également épais et bouclés ? Fin de première année : coupés, à la garçonne. C'est à dire ras.
Ma co-year d'Israël, est arrivée au collège, dotée de magnifiques cheveux roux, extrêmement roux : coupés au carré en fin de sa première année.
Je ne continue pas, bien qu'il y ait de nombreux exemples comme ça ici – et ils sont vraiment NOMBREUX. Au début, avec l'exemple de ma deuxième année du Pakistan, j'en avais été choquée. Puis je me suis habituée, mais en tout cas, les filles qui arrivent avec les cheveux très longs ne font pas long feu ici, à 80% je dirais.
Je pensais faire exception à la règle. Je n'imaginais jamais couper mes cheveux autant, et être dans une autre catégorie que ''cheveux très longs.''
Eh bien non ! Hier soir, sur un de mes relatif coups de tête, Nelle ma roomate de Belgique m'a coupé mes cheveux qui m'arrivaient au bas du dos : ils m'arrivent maintenant bien au dessus des épaules.

Alors pourquoi je raconte ça ? Parce que c'est vrai, on va me dire, ce n'est pas particulièrement intéressant, de connaître l'histoire des cheveux des filles du collège.
Mais j'ai l'impression que c'est une sorte de réflexion des changements intérieurs des gens du collège – et des filles en l'occurence.



P.S. : J'adore mes cheveux courts. Bon bien sûr, il y a toujours des gens qui font l'incontournable : ''HAAAAAAAAAAAAAAN MARIIIIIIIIIIE POURQUOIIII T'A FAIIIIT CAAAAA ?''.
Euh, les gars. C'est des cheveux, hein. Des cheveux.

lundi 3 septembre 2012

De retour en charmante compagnie

Quelqu'un pourrait m'expliquer pourquoi le temps s'acharne à passer si vite ?! Je suis arrivée à Duino Dimanche dernier, après trois mois de délicieuses vacances. Départ toujours un peu difficile, mais les sourires de mes désormais amis m'ont bien vite fait retrouver le mien.
Ma chambre est l'une des plus convoitée du collège, si ce n'est la plus convoitée du collège, elle donne directement sur la mer, et d'ailleurs on l'entend très clairement de mon lit. Et elle est grande, grande ! J'ai une compagne de chambre d'Italie, de mon année, et deux première année (ceux qui ne suivent pas, nous sommes en fait 4.)
Donc une du Népal, et une de Belgique. Qui sont géniales, d'ailleurs. D'autant plus que Nelle de Belgique parle français, ce qui est un fait d'un hasard qui se révèle très heureux.
Et la plupart de mes voisines sont des amies proches, ce qui nous fait un étage très sympa, surtout qu'on a presque toutes des réserves relativement remplies de superbes thés venant du monde entier, sans compter les gâteaux de Mari (Japon), ceux de Jolanda (Italie), le chocolat de Shir (Israël)...  Du moins, ça, c'était hier. La prochaine fois, c'est Milena (ma compagne de chambre) et moi qui invitons.

C'est un peu bizarre sans les deuxième année, à plusieurs reprises je suis allée dans certaines chambres où ils étaient l'année dernière, avant de me rendre compte qu'ils n'étaient plus là et que d'autres les avaient remplacés.

En fait, j'étais tellement occupée à aller chercher les première année à l'aéroport, leur montrer le collège et le village, leur expliquer Mensa (la cantine), les emmener à leur chambre, répondre à leurs questions, les aider à s'installer... Sans compter toutes nos obligations en tant que deuxième année, de travail : le mémoire à écrire, postuler pour les universités, s'inscrire à des tests d'anglais pour prouver à ces universités américaines et anglaises que je parle anglais, etc. etc.. Je passe donc ma vie entre la salle de musique et la bibliothèque, ces derniers jours, maintenant que la semaine d'introduction est terminée - bibliothèque où l'adorable Hugo, un des première année français, nous a apporté du chocolat à Sébastien et à moi. 

Je n'aurais jamais pensé à écrire ici finalement, je dois ça à une chauve-souris. Car la dernière fois, alors que je lisais tranquillement mon livre d'italien (enfin, tranquillement.... Plutôt du genre : ''FAUT QUE J'LE FINISSE FAUT QUE J'LE FINISSE VIIIIITE'' vu que je dois le lire pour demain.), un truc non identifié volant est entré dans ma paisible chambre. Il était une heure du matin, et nous n'étions que deux sur quatre dans la chambre, la belge et moi, les deux autres étaient dans la salle commune. Bref, au début, vu que j'étais un peu fatiguée, j'ai cru que c'était un papillon géant - oui, je sais, on peut avoir des pensées bizarres aussi...
 C'est pour ça d'ailleurs que je me suis réfugiée sous ma couette, et c'est pile à ce moment là que Milena est entrée... avant de tout suite refermer la porte en pouffant.
D'accord, merci Milena, tu vas donc me laisser là avec cette bestiole volante. Ma compagne de chambre belge dormait et je n'osais pas esquisser un mouvement, alors j'ai attendu, en agitant les bras dès que L'enquiquineuse de chauve-souris s'approchait un peu trop près. Elle volait sans cesse dans la chambre, en tournant, sans s'arrêter.
Milena a tenté une deuxième fois de rentrer, puis a refermé encore la porte en pouffant, et vous imaginez le ridicule de la situation. Je me suis demandée combien de temps ce cirque allait durer, vu que je ne prévoyais pas de mettre un seul pied hors de mon lit tant que cette chose était à l'intérieur.
Il a duré quatre coups de portes, avant que Milena ne revienne avec Jolanda, notre voisine d'Italie, qui courageuse a avancé dans la chambre d'un pas conquérant.
Pendant une demi-heure, nous avons essayé de la chasser - la chauve-souris, pas Jolanda, en agitant des livres vers le plafond, puis des énormes cartons, puis des vêtements, puis un espèce de filet à vêtements. C'était tellement ridicule que l'on s'est écroulées de rire, sans compter que la première année de Belgique dormait d'un sommeil incroyablement profond. Tout le long, elle ne s'est pas réveillée, alors que nous agitions des cartons parfois au dessus d'elle en suivant la chauve-souris.
Jolanda criait en chuchotant des ''CRETINO CRETINO ma sei cretino !'', tandis que nous échaffaudions mille ruses pour faire sortir la chauve-souris. C'est ainsi qu'à 2 heures du matin, finalement, Jolanda, du filet à vêtements, a sans le vouloir frappé la chauve-souris terriblement fort, et elle est tombée par la fenêtre. Je crois qu'elle est morte, je ne sais pas comment elle aurait pu survivre sinon.

Bref, voilà pour la petite histoire-qui-n'arrive-qu'à-nous (du moins le pense t-on). Je remercie la chauve-souris cela dit pour les fous rires qu'elle nous a permis d'avoir. Puisse-tu reposer en paix.

En tout cas, ce qui est génial dans le fait de revenir, c'est que maintenant, je parle italien et anglais, je sais où je suis, je connais les gens, et suis tout à fait à l'aise. C'est comme revenir à une deuxième maison.

Fin de l'année dernière, devant le légendaire TUTTIDI

Demain, on reprend tous les cours. C'est d'ailleurs pour cette raison que je vais aller finir de lire la pile de dossiers de philosophie que je dois lire pour demain.

Arrivederci !

Marie