jeudi 5 avril 2012

L'Angleterre, MUN, et le temps qui passe

Je profite d'un moment libre inattendu pour rédiger un nouvel article - après plus d'un mois, oui, je suis au courant.
En fait, je ne suis pas censée avoir ce moment de libre. J'étais allée dans la "Mirror Room" (la salle de danse du collège) pour répéter et travailler (pas mal de choses en vue....), ce que j'avais commencé à faire lorsque le comité UWC italien et les postulants sont venus et m'ont demandé s'ils pouvaient utiliser la salle pendant une dizaine de minutes (et en passant, le type m'a demandé comment on faisait pour allumer les lumières, devant les postulants italiens pour l'année prochaine. Evidemment, pas de boutons dans cette salle, c'est détecteur de mouvements, alors en disant "Oh, you just have to move around", je me suis mise à gesticuler, sautiller et courir tout autour de la salle....eh oui, messieurs dames, c'est ça, UWC....)
N'ayant rien d'autre que des jupes et mon ordinateur, je me suis dit, tiens, je vais en profiter.
Mais c'est tellement étrange de penser que nos deuxièmes années vont partir, pour laisser place aux...primi !
J'en suis très excitée (j'ai lu des articles sur le blog de UWC France par les postulants, et tout le monde à l'air génial), et également extrêmement nostalgique. C'est dur d'imaginer le collège différemment. Et Henry part à la retraiiiiiite (c'est aussi extrêmmeent difficile d'imaginer le collège sans lui.)




Il y a un peu moins d'un mois, j'étais à Newcastle, puis à Londres, et à présent, je tente de trouver quelques minutes pour m'arrêter de cette vie trépidante UWCienne - eh oui, on commence à être noyés sous les devoirs, rédactions, tests, dossiers, les dossiers pour les universités.... (comme me disait Camila (Mexique) : "We're reaching the point where we have more work than the second years." Le réaliser est un peu effrayant....)
Alors pourquoi étais-je dans ce pays étrange peuplés de british, me direz-vous ?
C'était pour ce qu'on appelle communément ici notre « Project Week », grosso modo, certains élèves organisent une semaine quelque part (en général, le lieu où ils ont vivenr, donc la plupart du temps, ce sont les européens qui organisent), devant inclure un project qui lui même doit inclure au moins deux des activités obligatoires du bac international : créative, sportive et bénévolat – bien entendu ce sont de larges termes.
J'ai donc choisi, à mes risques et périls, d'aller à Newcastle, avec un petit groupe de 8 personnes (un super groupe de huit personnes, par ailleurs). D'autres projets étaient également à Londres, Paris (organisé par de non-français.... je leur ai souhaité beaucoup de courage), Roumanie, Rome, Sardaigne, etc, etc.
Enfin bref. Notre project en lui-même était d'aller dans des écoles, avec une organisation, pour parler aux enfants de leurs droits. Verdict ?

Première phrase de Marie en Angleterre, juste après l'atterissage à East Midlands (je n'ose pas dire combien de bus, de trains, métros, etc, nous avons pris pour arriver à Newcastle depuis East Midlands) : ''This country is so green !''
Première phrase de Marie à Newcastle : ''This country is so weird !'' (ce pays est tellement bizarre)

On a énormément bossé avant de pouvoir aller dans les écoles : règles de sécurité, de bienséances, je croyais que nous les français exagérions, eh bien, je n'avais pas encore tout vu. L'association des droits de l'enfant de Newcastle nous a menés dans cette aventure, et heureusement.
Avec Luz (Argentine), nous étions chez des amis de Robin (Newcastle, organisateur) car évidemment il n'avait pas la place chez lui. Un couple adorable, avec un garçon de 9 ans....eh bien, adorable ne serait pas le premier mot que j'aurais à l'esprit, bien qu'il l'était, j'aurais dit plutôt.... talentueux et extrêmement énergique. Il voulait nous montrer son école, nous montrer ses compositions au piano, nous montrer sa danse sur la superbe chanson ''I AM THE PIRAAAATE KIIIIIIING, yeah, I am the piraaate kiiiiiing'', nous montrer les traditions british.... d'ailleurs, il a tout fait de cela. Même son école. Nous sommes entrées dans sa classe, et j'ai été un peu choquée que sur le mur était une espèce de poupée caricature du français (moustache, haut à rayure, baguette, béret) entourée de posters avec du « Bonjour ! », « Au revoir ! » en veux-tu en voilà.
C'est bien qu'ils apprennent le français, m'enfin, tout de même, qui de nos jours s'habille encore comme ça ?
Nous lui avons montré nos pays respectifs, c'est vrai qu'au début il n'a pas compris ce qu'on faisait toutes les deux en Italie, et a demandé comment Luz vivait le fait de faire le trajet tout les soirs.

Des petits détails qui m'ont plu : les uniformes, quand même, des petits de 7 ans en cravate, avec leur accent british super élégant, c'est la classe.
Pour nos présentations dans les écoles, nous avons utilisé des marionettes. Petite pause. Ces marionettes étaient juste géniales, très belles, et évidemment, je me suis éclatée avec. Ce qui devait être au départ un moyen pour les enfants de s'exprimer sur eux-même en désignant en fait la marionette (psychomag.com franchement) est devenu, du moins, pour mon groupe où je détenais Gaspard/Tony/John-Jack/....etc (selon les écoles), un véritable spectacle de marionettes – ce qui peut être positif ou négatif, c'est selon...
Ensuite, j'ai bu tellement de thé, ''do you want some tea'', ''a tea ?'', ''who wants a tea ?'', à chaque fois qu'on allait quelque part ou que notre tasse était finie, un autre thé suivait.
J'ai également mangé du porridge, grâce à ma famille d'accueil, des personnes tellement gentilles que si j'avais pu je leur aurais donné un prix nobel si j'avais pu (pas seulement pour le porridge, évidemment.)
Soit dit-en passant, je me demande comment quelqu'un a eu cette idée étrange de créer du porridge, personnellement j'ai aimé (je peux cependant comprendre en quoi on peut ne pas aimer), mais ça a l'air quand même bizarre, il faut bien l'admettre.
Après Newcastle, nous sommes allés à Londres, plus pour la Project Week cependant mais pour notre long week end.


Petit détail en vrac :
J'ai dû prendre un taxi à Londres. Bref, j'en ai pris un le vendredi soir, après un spectacle (Singin' in the rain... à Londres ! C'était fantaaaastique !). Déjà, la question qui s'est posée est : comment appelle t-on un taxi ? Donc, avant le spectacle, je me renseigne : 
1 .dans la sandwicherie (''If I know how to call a taxi.....humm.....HEY JACK DO YOU KNOW SOME TAXI NUMBERS ?! '' ''grommellement lointain, qui aurait très bien pu être ''hey george je fais les sandwiches là on est pas l'agence de renseignement'' ''Ah, no, sorry''.),
2. dans une librairie juive (pourquoi ? Parce que c'était le seul magasin ouvert à 19h qui n'était pas un restaurant. ''To call a taxi.... Well.... you just wave your hand on the road.'' ''Like that ?'' lui ai-je demandé avec une petite démonstration. Il m'a regardé en haussant les sourcils. ''Well... yes.'' ''Thank you, good bye !'' Je dois reconnaître que ce ne doit pas être très commun une fille qui entre dans une librairie juive pour demander comment appeler un taxi, j'imagine que j'ai fait fort.)
 Donc, après le spectacle, que fais-je ? Je marche sur le trottoir, jusqu'à voir un taxi, sans oser ''Shaker ma main'' parce que quand même, moi je trouve ça un peu ridicule. Finalement, le feu rouge arrive et un taxi me semble vide, alors je vais vers lui. Pendant quelques secondes, j'ai réfléchi à quoi dire, et finalement j'ai dit la première chose qui m'est venue :
''Are you free ? '' 
Lui aussi, il a haussé un peu les sourcils. Bon, c'est vrai, ''Are you free'', ça fait un peu, il est vendredi soir, vous êtes libre, on peut sortir un peu. Mais en même temps, je ne vois pas ce que j'aurais pu dire d'autre.
Bref, c'était très classe, la voiture elle-même était spéciale, vous savez, pour littéralement et spatialement séparer le chauffeur de son client. Et évidemment, pas un mot, le chauffeur. Même quand des types l'ont insulté dehors (les gens sont fous), il n'a pas bronché.
Lorsqu'on est arrivés en Italie, c'était un Dimanche, et donc, évidemment, pas de bus – ou il fallait attendre trois heures, alors Marie, elle n'hésite pas longtemps hein....On monte dans un taxi, une grosse Renault scénic (avec Anna (Autriche), Céline (Singapour) et Catalina (Moldavie)), et un vieil homme plein d'énergie nous a accueilli avec un ''Ciaoooooooo ragazzi !''. Il nous parlait, parlait, quand on lui a coupé la priorité, et soudain....
''OOOOOOOOOH STRONZOOOOOOO DELLA M*** CHE ****** ALLA **** !''
Bref, vous voyez le genre : eh oui, les filles, on est de retour en Italie !


La semaine dernière a eu également la géniale CONFERENCE MUN ! (yououuuu). Alors, c'est quoi ça, direz-vous peut-être. M.U.N., ce sont les Model United Nations, c'est le collège tout habillé classe avec des badges, ce sont des délégués, des chairs et des délégations de pays à la place des élèves, et ce sont des débats à propos d'importants problèmes dans le monde.
Entre l'accord de Kyoto, qui finit cette année et pour lequel le problème était de savoir s'il doit continuer ou non, la partie développement qui s'occupait de l'énergie dans les régions subsahariennes, ou encore le ''World Bank'' qui s'occupait du budget pour des écoles en Thaïlande, ou encore, mes préférés, le Council Historique et le....Comité de Crise ! (celui dans lequel j'étais, on s'en doute). Ces deux derniers étaient un peu particuliers. Pourquoi ? Déjà, ils se passent dans l'histoire, en 1962, plus précisemment.
Et le comité de crise, eh bien, nous parlions de la crise de Cuba. J'étais chez les Américains (et donc au lieu de ''jouer'' des pays, on jouait des personnes, personellement, j'étais Mc George Bundy), et nous étions évidemment contre l'URSS dans la salle juste en dessous (Sébastien mon co-year et Raza mon deuxième année y étaient notamment.)
C'était génial, parce qu'on se passait des mots, lettres, parfois ironiques et insolentes. Bon, c'est vrai, on a frôlé la troisième guerre mondiale (ils n'arrêtaient pas de nous provoquer, aussi), les missiles de Cuba ont bougé un peu partout, notamment à Mexico, et ils avaient mis des sous-marins de partout. Quant à nous, on au moins trois fois activé puis désactivé nos missiles en Turquie et en Italie, le Japon refusant de collaborer. En plus, notre agent de la CIA (Reine, ma roomate) a été kidnappé par des terroristes et notre espion chez l'URSS a été démasqué (en plus c'était Sébastien...).
BREF, c'était une vraie aventure. Heureusement que Raza était là, parce que c'était le seul à vouloir la paix dans le comité de l'URSS et nous avons réussi à signer un traité à la fin et à éviter la guerre nucléaire....(bien que mon personnage la voulait, il voulait bombarder Cuba dès le début).
 (en relisant, je n'ai rien compris à ce que j'ai écrit, mais enfin, vous avez compris : c'était, comment dire, un joyeux et intéressant bordel.).

Ce week-end, ce sont nos vacances (on a vendredi jusqu'à lundi inclus). Avec un petit groupe, nous allons en Slovénie et ça promet, vu qu'on organise tout au dernier moment – comme d'habitude.
Mais j'adore cette atmosphère. En plus, tout le monde se ballade en vêtements d'été et ça me fait penser que la fin de l'année est proche....comme je l'ai dit au début.

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