vendredi 30 septembre 2011

Peace One Day

ON EST A LA TELEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE OUAAAAAAIIIIIIIS !
Certes, c'est la télé italienne et on ne comprend pas tout, mais tout de même. C'est la télé.


Cliclic ici, rdv à  20min15 !



Petite explication : la semaine dernière, le 21 Septembre plus exactement, a eu lieu le Peace One Day, journée officielle de la paix. En tant qu'UWC, on ne pouvait définitivement pas rater ça ! (même si Henry, mon prof de World Arts and Cultures, a prédit quelques réactions sceptiques face à des jeunes en tenue du monde entier en tain de clamer "peace and love"...)
Toute la journée donc, ont eu lieu des conférences, notamment avec l'ancienne Ministre de la Défense finlandaise, Elizabeth Rehn - qui lutte pour l'égalité des femmes. Puis diverses "activités", discussions ouvertes, sur les conflits dans le monde, sur les moyens de les résoudre, etc.

Dans l'après-midi, nous sommes tous allés à Trieste, et on a fait un spectacle dans la rue (d'où la "pseudo Polka" de la dernière fois). Chants, danses, discours, histoire d'attirer les gens pour la suite : un défilé dans les rues de Trieste, avec les drapeaux et une fanfare. Une minute de silence, accompagnée d'une trompette solitaire ; puis nous avons jeté des roses dans la mer.



Diversité culturelle....




Oh et puis tant qu'on y est...le lien suivant est une sorte de concours de blogs, donc n'hésitez pas à voter pour moi en cliquant la dessous...et puis en plus, on peut voter une fois par jour, n'est-ce pas merveilleux ?

jeudi 29 septembre 2011

Sleeping beauty se réveille d'un baiser d'un moustique affamé....

Aujourd'hui, je suis en PLEINE FORME ! Et pourtant, c'est la fin de la semaine...
(Note : en fin de semaine, en général, je suis en mode "coma". En cours, je n'essaie plus de suivre, non : j'essaie de garder les yeux ouverts. C'est autrement plus difficile.)

Cela pour plusieurs raisons :

1) Jeudi n'est pas censé etre la fin de la semaine en vérité, mais il se trouve que demain, jusqu'à dimanche soir, je suis en VACAAAANCES ! (youpiiii) J'étais censée partir en Slovénie, mais pour diverses et variées raisons, je n'y vais pas. Cela dit, nous sommes plusieurs dans mon petit groupe habituel à rester dans les parages. C'est pas bien grave, Slovénie sera pour une prochaine fois, et puis on pourra en profiter pour se perdre ensemble à Trieste. Ou regarder des films. Ou juste dormir. Ou parler des potins du lycée (c'est peut-etre une des parties les plus intéressantes.). Ou faire cet exposé de World Arts and cultures qui traine, sur le Bénin....Avec mon partenaire, Nimanja de Serbie, on va faire un spectacle de marionnettes pour ça...je crains le pire.Au moins, c'est ludique.

2) La deuxième raison est que je suis malade depuis mardi. Je ne voulais pas, mais hier matin après mon controle d'italien ou j'ai du user d'une énergie hors du commun ("Il signore Rossi è...è....Marie, réveille toi...non tu ne meurs pas...pense à cette tartine de nutella que tu te feras après...et essaie d'écrire ce fichu verbe correctement..."), j'ai craqué et je me suis inscrite sur ce qu'ils appellent ici la "sicklist", ce qui est en fait un synoyme de "prisonnier de ta résidence". Il faut donc etre vraiment mal pour décider s'inscrire sur cette liste, parce qu'on est consignés dans la résidence avec interdiction d'en sortir de toute la journée. Meme pour manger, il faut que quelqu'un nous apporte la nourriture.
C'est dire dans quel état j'étais et j'ai donc dormi plus ou moins tout l'après midi - et j'ai écopé du surnom "sleeping beauty" de mes deux roomates parce qu'à chaque fois qu'elles sont venues dans la chambre, je dormais profondément.
Du coup aujourd'hui, je suis en pleine forme. Malade encore certes, mais en forme, du moins assez pour trainer vers les salles de cours (et puis un cappucino ça aide aussi.).

Malheureusement, maintenant, je dois aller en maths. Mais ce matin, en philo, j'ai appris que le philosophe Sénèque conseillait de "se préparer" aux choses, afin de ne pas etre surpris si cela tourne mal. En gros, il conseille d'etre pessimiste (gros résumé)
Je vais donc appliquer cela :

En maths, de toute façon, je ne vais rien comprendre mais je vais essayer quand meme, je voudrais certainement jeter tout le monde dans une poubelle, déchirer ce cahier empli de signes chinois, et puis voilà. Je vais arriver en retard et en plus il y aura la queue à Mensa après.

Euh...c'est un peu trop pessimiste, hein...je préfère penser que je ferai de mon mieux et puis on verra...en général, ça marche. Il suffit de ne pas paniquer quand je ne comprends pas du premier coup (facile à dire hein ?)
Mais après, j'ai mon "social service" que j'adore (j'expliquerai exactement ce que c'est quand je le commencerai en vrai, en octobre ; pour le moment ce sont juste des réunions pour décider) , et mon cours de français qui est franchement super intéressant...bon, pas très joyeux parce que le sujet est la littérature des camps (de concentration, extermination, etc.), mais c'est tout de meme passionant.

J'adore ce Collège et la vie ici.


 Je vis dans une Kasbah.
(ou quand Marie décide de faire sa lessive, il pleut.)

lundi 26 septembre 2011

Je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuneeer...

J'ai eu quelques échos divers ces derniers temps, que je pourrais peut-être énumérer mais, faisons les choses de façon concise et résumons ces échos en une petite phrase :
...mais que fait-elle là-bas, c'est les vacances toute l'année, elle ne travaille jamais ?! (et des variantes, genre, camp de vacances, camp d'été, voyage organisé...)

Mettons les choses au clair. Malheureusement, ou heureusement, selon les points de vue, il faut effectivement travailler. Et travailler de manière assez considérable.
Je me suis rendue compte ici qu'en cours, durant toutes les années précédentes, je n'ai jamais vraiment été fond en train de suivre – à mon grand désarroi parce que maintenant, je suis obligée de me concentrer à 100% sur ce qui est en train de se passer devant moi en cours...parce que c'est dans une langue différente, déjà et surtout, et aussi parce que ce n'est pas foncièrement aisé, si je puis dire.

Et puis, franchement, ça n'interesserait personne de savoir combien de temps je passe sur mes devoirs, et combien de temps je passe à désespérer devant les maths – quoique, ça va mieux maintenant, parce qu'on utilise l'instrument du prophète des maths : la calculette.

Donc, effectivement, on travaille ici ! Eh oui. Ca nous arrive à tous parfois ! Mais le travail est aussi faire le CAS (Créativité, Action (= Activité physique en français normal), Service) et y consacrer du temps...Ce CAS compte pour le bac au même titre que les matières dites ''purement scolaires.''
Le travail, c'est aussi organiser des projets, des journées, des spectacles...

Ce que je veux dire, c'est que si ''travail'' est uniquement passer la journée à faire des devoirs...ce serait très bête d'être venue ici. Donc si je passe du temps à mes devoirs, plus de temps que l'année dernière certes, je passe également du temps à d'autres activités. Qui sont également du travail.

Une autre chose : ce n'est pas parce qu'on s'amuse en cours, qu'on aime même ces cours, qu'on prend du plaisir à faire du bénévolat, à venir à son activité physique ou créative (enfin, pour moi...j'ai 5 activités créatives, toutes dans la musique...sauf le théâtre.). Bref, cen 'est pas parce qu'on prend du plaisir que ce n'est pas travailler. Travailler serait-il vu comme une obligation qui devrait être un supplice ?!






Trieste da sola

Il y a quelque chose de très précieux au collège, qui manque cruellement à plus ou moins tout le monde ; c'est l'intimité et la solitude. Parfois c'est très bien d'avoir toujours du monde auprès de soi, ça empêche de penser à des choses tristes et on rit toujours beaucoup ; mais parfois, on est juste dépassés. Et on en a assez de parler, d'entendre du bruit, bref, comme chacun l'a toujours au moins une fois ressenti dans sa vie. Si vous arrivez à vous en accomoder, c'est très bien ; sinon, vous avez différentes solutions :
  • Vous jeter par la fenêtre
  • Egorger tout le monde
  • Hurler dans la salle commune en massacrant ce type qui parle espagnol et qui est persuadé que tout le monde veut l'écouter chanter son Jason Mraz (bien que j'adore Jason Mraz, mais franchement, à onze heures du soir quand on essaie de "skyper" avec nos familles, c'est assez lourd.)
  • Ou, éventuellement, aller seul(e) dans une ville différente.
J'insiste sur le ''ville différente'' parce que Duino est assez petit et peu fréquenté par des jeunes à part ceux du collège et on rencontre toujours des gens qu'on connaît un peu partout.
Beaucoup font ça, comme Anna du Canada, alors j'ai décidé d'essayer.
Alors encore une fois...
Me voilà seule à Trieste ! (et la dernière fois, c'était seulement une heure...là, une après-midi entière...)
J'adore cette ville. Elle est vraiment belle, remplie de gens qui parlent une belle langue ; et chaque rue, chaque tournant recèle de surprises, de bâtiments anciens et historiques, des maisons colorées, des boutiques, pâtisseries, et ces sortes de petites épiceries typiquement italiennes avec des produits typiquement italiens.
Persuadée que seule, chaussée de mes lunettes de soleil et marchant d'un pas décidé, j'allais passer pour une vraie italienne (ERREUR grossière erreur), je me suis lancée vers une des principales ''piazza'' de la ville. ; là où on peut longer le Canal et contempler une église géante et absolument magnifique.
Je ne sais pas comment j'ai eu cette chance mais je suis tombée sur un marché gigantesque, que j'ai supposé être – déduction d'une intelligence inéluctable- LE MARCHE DE TRIESTE.
Tout de suite toutes sortes d'odeurs sont venues à moi : le prosciutto, le fromage, la barbe à papa, les marrons chaud, la transpiration du monsieur qui marche devant (bon, là, c'était dégoûtant, désolée pour cette affreuse image), les bonbons, les crèpes, les glaces, les fleurs...
Et comme il faut toujours chercher le compliqué...j'ai encore pratiqué ce que j'ai désormais appelé LA RENGAINE DES DOV'E.


MARIE PAUMEE, qui a tout de même pris la précaution de regarder sur son petit guide de conversation italien avant toute possible discussion : Scusate...euh...scusi...ou scusa, signora...dov'é...la panetteria ? You know...panetteria. Paaaa. Neeeet. Teeee. Riiiiaaaaa.

Question de méthode : toujours demander aux vieilles dames. Et aux vieux monsieurs seulement s'ils ont une tête souriante (avez-vous remarqué que les personnes âgées gardent l'expression qu'elles ont eu pendant toute leur vie ?). Les autres sont trop pressés, marchent trop vite, et répondent trop vite. Ou ne répondent pas.

La première fois que j'ai posé la question, je suis très bien tombée. Une vieille dame, perdue dans ses pensées et dans son cardigan bleu, souriante et avenante dès que je lui ai adressé la parole.
(Euh, juste une chose. Je devrais comprendre parfaitement l'italien. Ce n'est pas le cas.)
Elle m'a donc expliqué, j'ai hoché bravement la tête, genre ''oh oui bien sûr suis-je bête c'était donc çaaaa''.

GENTILLE VIEILLE DAME : Siiii siii vai a la destra poi a la sinistra, subito subito...

Jusque là, je comprends à peu près. Mais elle s'est mise à me parler et parler, et a décidé de m'accompagner jusqu'au coin de la rue. J'ai fini par reconnaître une question déjà vue et revue dans son flot de paroles. J'y ai donc répondu avec gloire et fierté.

MARIE toujours aussi PAUMEE : No, non sono italiana. Sono francese. (cf p. 2 manuel italien)

GENTILLE VIEILLE DAME, trop gentille peut-être : Ooooh (bon, j'écris en français mais elle parlait italien), bon alors, il faut aller à la boulangerie Giiiorgi...oui, Giiiooorgi, ici c'est pas comme le pain à Paris, mais celle là, c'est mieux, oui, oui, c'est mieux, viens, viens...

En plus les italiens ne m'aident pas beaucoup à pratiquer leur langue, les ingrats. J'essaie toujours de communiquer dans cette langue que, c'est vrai, je massacre, mais ils me répondent toujours en ANGLAIS.
Quand j'ai acheté ma glace (une des phrases que je répète le plus souvent à ce collège, mis à part grazie et scusi, toujours en mangeant quelque chose, doit certainement être : ''oooh I'm getting faaat'' (ce que l'on pourrait traduire par : ''Oh, par la grâce du seigneur, je sens que cette glace triple chocolats se dirigera promptement vers mes hanches'')), au tiramisu, d'ailleurs, dans une vraie boutique italienne perdue où seuls les vrais italiens font la queue le vendeur m'a parlé anglais me voyant me débattre avec les parfums ; quand j'ai acheté une tranche de jambon cru, le fameux prosciutto pour manger le soir (au lieu de manger cette pseudo nourriture italinne de mensa...non que ce soit vraiment horrible, en fait, c'est juste que ce n'est pas vraiment italien) m'a également répondu en pseudo anglais....


Remarque, une fois, quand je suis arrivée après avoir demandé cinq fois (cinq fois. Et finalement, je n'ai pas trouvé la boulangerie, je suis allée dans une épicerie.), pour acheter du pain, que j'ai dit ma première vraie phrase italienne....roulement de tambour....
AVVETE PANE PER FAVORE ?
(traduisons approximativement : Avez vous pain s'il vous plait ?)
Non, pas de faute de frappe. Je crois qu'en italien, il y aussi quelque chose entre « avvete » et « pane », mais peut-être la vendeuse a t-elle pensé que j'étais tellement italienne que je mangeais les mots, parce qu'elle m'a répondu en italien. La classe.

Mais heureusement ensuite je suis passé devant un étal où tout était écrit en français et anglais, et j'ai reconnu l'accent des hommes qui le tenaient.

  • Oune smile, mademoiselle ! Oooh thank you !
  • Vous pouvez me parler français aussi hein, si jamais ça vous arrange...

On se sent tout de suite solidaires dans ces moments là. On vient du même pays, on parle la même langue et on est perdus dans une contrée italienne.
On a parlé un peu, je me suis dit que quand même, ils auraient pu m'offrir un morceau de nougat ou un truc, en guise de solidarité, mais enfin.


Et j'ai failli fondre de plaisir quand un monsieur, dans un magasin (dans lequel, en entrant, je me suis prise la porte sur le nez ; vous savez ces portes automatiques qui je ne sais pas pourquoi n'ont pas voulu rester ouvertes pour mon humble personne.....) a dit à sa femme un truc genre :
'' Pousse-toi, laisse passer la fanciulla" (j'avoue que la phrase n'était pas très agréable pour la femme cela dit...) Je crois que ça veut dire jeune fille, ou un truc comme ça, mais on dirait un titre suprême, quelque chose de spécial. Comme s'il m'avait fait une faveur en m'appelant ainsi.
Eh, les gars, je suis une fanciulla. Eh oui. Ca vous en bouche un coin, hein ?




Mon agenda.
             Il y a des profs qui s'amusent....                                              ...et il y en a d'autres qui s'amusent   aussi, mais pas vraiment de la même manière (ps : c'est vraiment un devoir.)

dimanche 18 septembre 2011



Avez-vous déjà vu cette pub ?


En tout cas, beaucoup de mes fréquentations (françaises, je veux dire), la connaissent. C'est pourquoi, lorsque nous nous saluions en parlant un semblant d'espagnol, nous disions : « Holà ! Como estas en la casa ? ». (ce que nous pourrions traduire par : " Salut, comment ça va à la maison ?/ comment ça va chez toi ?")


WARNING WARNING WARNING


C'est complètement débile et faux. Non pas que j'eusse (la classe) fait confiance à une pub free avec un gigolo qui tâte du langage mondial, non, mais c'était devenu un réflexe.

Et comme en cours d'espagnol, cela faisait longtemps que la prof ne nous demandait plus « Qué tal ? » ou « Como estas ? », je n'y ai pas vraiment réfléchi.


Donc, un des premiers jours, en croisant Lenny du Chili et Victor (l'alligator), non pardon, d'Espagne, je les ai salués en riant d'un air entendu – genre, hé, je spike l'espagnol.

  • Holà guys, como estan en la casa ?

D'abord ils m'ont regardé étrangement. Ensuite ils ont éclaté de rire.

  • Whaaaat ? S'est écrié Lenny entre deux hoquets de rire.

  • Ben oui, ai-je expliqué en anglais. Qué tal, quoi.

  • Como estamos en la casa ? A répété Victor, blasé.

Bon, au moins, j'aurais essayé.


Free, on s'est pas compris.


(enfin, depuis, c'est devenu une sorte de code et ç'a même créé une sorte de complicité avec les « latinos » (comme ils aiment s'appeler) et moi. Merci Free, parce qu'à chaque fois qu'on se croise, ce sont des « HOLAAAAAA COMO ESTAS EN LA CASA » qui fusent de tous les côtés.)




* * *



L'autre fois, j'étais devant Mensa en train de parler, avec, hum j'ai honte, je ne me rappelle plus, je crois qu'il s'agissaient d'espagnole, de slovénienne et de Sébastien mon co-year, nous étions en train de parler, donc, eh bien, de je ne sais plus quoi, mais nous sommes arrivés au sujet du « French-accent ».

Accent que j'ai dûment exagéré en parlant anglais, jusqu'à ce que Robin, de Grande-Bretagne, passe devant nous. (Petite pause. D'ailleurs, j'adore les deux ''british'' Robin (deuxième année) et Adam (première année). Ils sont...british. Dans chacun de leur acte. Et même la manière de tremper leurs gâteaux anglais dans leur thé...anglais, c'est british. C'est vraiment amusant à voir. Et ça fait beaucoup rire tout le monde.)

  • Oh, tu parlais avec l'accent français ? M'a demandé Robin, en anglais dans le texte.

  • Yesseuh, inedide.

  • Soooooooo cute, a t-il couiné comme s'il avait vu le chat potté quémander, puis il est parti.


Euh...hein ?

Dictionnaire anglais, m'aurais-tu trahie ? ''Cute'' ne voudrait donc plus dire mignon ?

Parler avec zisseuh eauwfoule aquessante, c'est mignon ? Du moins, pour les britanniques ?


...la classe. Le monde m'appartient, si j'exagère mon accent français. Tout le monde me trouvera ''cute'' et je pourrais conquérir le monde.











Moment de silence

Ceci ne va pas être un article très drôle, alors pour contrebalancer un peu j'ai également écrit un article plus dans l'humour (d'où les deux articles d'un coup). Je n'aime pas écrire des choses tristes en général, mais je pense qu'il fallait vraiment que je publie celui-là, pour les raisons que je vais expliquer.

Ce soir, dans une résidence, avait lieu une sorte de, dirais-je, commémoration pour les personnes victimes de l'attentat en Norvège, il y a deux mois; et elle était organisée par les norvégiens du collège. J'y suis allée...bon en fait, j'avais complètement oublié. Mais après avoir dansé dans ce qu'on appelle ici « la salle des miroirs », j'ai croisé Ghita (Maroc) qui s'y rendait. Alors bien sûr, je l'ai accompagnée.

Je ne m'attendais pas à trouver autant de monde. Parce qu'il y avait du monde. On était tous serrés et unis, et lorsque la cérémonie a commencé j'ai été étonnée. Etonnée par l'émotion et l'intensité qui se dégageait de chacun, et surtout des quatre norvégiens qui lisaient poèmes, pensées et discours. Etonnée également de voir des gens du monde entier pleurer pour ces morts – et j'avoue, moi y compris. Pas pleurer à chaudes larmes, non, nous n'étions pas tous les mouchoirs à la main en train de créer un second Mississipi.

Etonnée de cette minute de silence intense, faite par des jeunes dont aucun ne dépassait l'âge de 18 ans.

Etonnée de cette compassion, de ces embrassades à la fin.

Etonnée de ce silence qui a duré plus d'une minute, et qui a finalement duré jusqu'à le retour de chacun dans les résidences.


Enfin, je veux dire, souvent les minutes de silence, c'est une minute de silence, et puis après « On va boire un coup ? » ou « Allons manger un bout », ou « Qu'est-ce tu fais ce soir ».


Et là, c'était très étrange.

Je voulais poster ce message, parce que je pense qu'UWC, c'est ça aussi ; se réunir et être unis face à un acte de violence extrême.

jeudi 15 septembre 2011

Maïe naïme is Rie. Marie.



Comme vous l'aurez compris, avant hier, j'ai fait l'agent secret, l'aventurière, la voleuse et la mafieuse.

Parce que j'ai décidé que pour mon ami secret, j'allais faire les choses bien. J'ai donc écrit une petite lettre avec des dessins d'animaux de la ferme (???? pourquoi, Marie, pourquoi DES ANIMAUX DE LA FERME ????), j'ai glissé du scotch, des post its, des ciseaux et un gros paquet de cookies dans mon sac et me voilà en route pour la résidence de mon deuxième année secret, à l'heure où personne n'est dans sa résidence (12h. Soit ils mangent, soit ils ont cours.)

Je ne dirai pas que, dans un village perdu de moins de dix mille habitants, j'ai réussi à me perdre totalement et que vu qu'il y avait ma prof d'italien qui allait dans la même direction que moi, je n'ai pas osé faire demi-tour et j'ai fait semblant de savoir où j'allais....donc je me suis retrouvée totalement paumée dans le village, BREF. (à croire que Paumée est désormais mon second nom)

Finalement, je suis arrivée à bon port, et, pour vérifier s'il y avait quelqu'un dans la résidence, j'ai fait un grand tour en passant par l'endroit où les gens du collège rangent leurs bateaux. Evidemment, c'était fermé, alors, qu'est-ce qu'elle fait la Marie ?

Escalade, bien sûr. Sauf que n'étant pas douée, j'ai failli tomber, me suis éraflée les genoux, alors je suis passée par l'entrée principale. Quitte à me faire repérer.

Soudain, une illumination me tomba du ciel.

MARIE PAUMEE A LA RENCONTRE DE DIEU, paniquée : Et si je croise quelqu'un, qu'est-ce que je lui dis ?!

Différentes options se présentèrent à moi, sachant que j'allais, si je le pouvais, entrer par effraction dans sa chambre :

* OOOH je viens voir Job (Pays bas, deuxième année. Prononcer comme le yaourt. YOP.) pour la Polka, pour le Peace One Day Show (encore une autre histoire de ridicule.com tiens...une autre fois !). Je crains que la répétition ne tombe en même temps que l'heure du goûter. Ca m'embêterait beaucoup. Il n'est pas là ? Zut alors.

*Tiens, je cherchais ma Roomate. Je croyais qu'elle était là. Bon, ben, salut.

*Tu savais pas que j'habitais là ? Ben si. C'est ma chambre. Je sais bien qu'il y a que des garçons ici. Ca n'empêche rien.

*J'ai vu un lapin qui parlait et qui avait une montre. Je l'ai juste suivi ! et il m'a amené là.

* Je cherchais la mer. Je ne l'ai pas trouvée.

Non, plus sérieusement, c'était dangereux.
Donc, j'ai eu une idée formidable. J'ai mis mes lunettes de soleil.

MARIE PAUMEE ET NAIVE : Héhé (rire mafieux pour faire plus vrai), personne ne me reconnaîtra ainsi.

Au moins, ça me donnait un statut. Puis, comme si c'était normal d'entrer là, comme si c'était normal d'entrer dans une des chambres qui n'était pas la mienne (que HEUREUSEMENT pour moi, ils avaient eu la bonne idée de ne pas fermer à clé) (parce que personnellement, je ferme toujours ma chambre à clé)., je suis rentrée dans l'antre.

Et j'ai inondé la fenêtre de la chambre de post its, de petits mots et de gâteaux.

On se sent bien, dans ces moments là - même quand on sursaute au moindre bruit quitte à tout renverser par terre. On fait juste plaisir, et on est "inconnu".



J'aime bien le collège en ce moment, parce que partout sont parsemés des petits cadeaux, des pensées, des lettres, des fleurs, des gâteaux et pots de nutella avec des mots comme "Pour commencer ta journée avec le sourire"...
Et de voir toutes ces pensées, ça donne effectivement toujours le sourire, même si le cadeau en question n'est pas pour nous en particulier....






P.S. : pour la polka, une vidéo sera plus explicite. Je la posterai donc dès que je parviendrai à en avoir une de notre spectaculaire numéro.

mercredi 14 septembre 2011

Obssession sur les maths ? et les amis secrets

Tout à l'heure, en passant devant le terrain de pétanque, un monsieur bien en chair m'a abordée et, merci prof d'italien géniale, j'ai compris à peu près qu'il me demandait comment allaient mes
études.
''Bene, bene'' ai-je répondu avec un grand sourire.
Ce qu'il m'a dit ensuite m'a un peu dépassée.
(Bon, il l'a dit en italien, mais j'ai peur d'écorcher la langue, alors, eccho in francese) :
''Aaaaah, pour le moment è bene, mais vediamo !'' (ce qui pourrait se traduire par : HAHAHAAHA tu dis ça maintenant mais tu vas voir dans un mois tu vas en baver ma jolie ! Vu ta tête, ta moyenne va pas s'élever au-dessus du niveau de la mer !)

Merci Papy. Bien aimable.

Cela dit, en maths, tout va de mieux en mieux, parce qu'aujourd'hui, j'ai découvert qu'à la fin du
petit fascicule sur lequel nous travaillons depuis le début de l'année, il y avait les réponses. Eh oui - ne vous demandez surtout pas pourquoi je n'ai pas découvert ça AVANT, il vaut mieux l'ignorer...
De fait, en cours, pendant que le prof nous demandait de répondre à une question, j'ai -discrétement- regardé à la fin. Sauf que...je n'ai pas plus compris du tout. Ca, c'est clairement désespérant.
J'ai également testé différentes techniques pour ne pas être interrogée : aujourd'hui, c'était celle qui s'appelle faisons en sorte d'avoir l'air intelligent, passionné, interressé, l'air de quelqu'un qui comprend tout et qui est totalement subjugué les maths. Je pense être plutôt bonne à ce jeu là.
Il suffit de hocher la tête de temps en temps avec un regard genre ''ah ah, c'est de la rigolade ce qu'on fait là, les doigts dans le nez moi je le fais ! ''

En fait je n'aurais peut-être pas dû essayer ce genre de techniques parce que le prof m'a interrogée et m'a posé une question extrêmement mesquine, même pas de compréhension (parce que pour une fois, j'avais à moitié compris l'histoire), mais de logique – et Dieu sait qu'elle me fait défaut.
Et rebelote :

PROF PRESSE : Alors, hum, Marie tiens, est-ce que si je l'écris comme ça l'équation, c'est juste ?

MARIE PAUMEE : ...euh ? Non, je crois que c'est faux...(et là Marie pense : pour une fois que
j'avais compris un truc, il aurait pu m'interroger dessus. Mais non, il FALLAIT qu'il m'enquiquine avec autre chose.)

PROF PRESSE : Peux-tu expliquer pourquoi...?

MARIE PAUMEE : ...ben...(J'EN SAIS RIEN MOI TU M'EN POSES DES QUESTIONS PROF
DE MATHS DE CACAHUETE TU LA VOIS LA FENETRE TU LA VOIS OUI EH BEN VAS-Y
JETTE TOI !)..ha, ha (rire léger et détaché)...je crois que je pourrais...enfin...(comment tu dis ça en anglais toi ?!)...bref, euh, je sais pas.

ELEVE DOUEE (encore et toujours elle) fière et heureuse de sa supériorité : C'est faciiille, c'est
juste bien sûr, parce que si on inverse la fonction de la racine carrée par le carré de son inverse on trouve exactement la même chose ! Donc on peut écrire cette équation de deux façons !

PROF PRESSE : Trèèèèès bien !

MARIE PAUMEE, tentant de rattraper désespérément le coup : Aaaah, mais ça ne sert à rien en fait !

(remarquez ce tact et cette richesse linguistique)

PROF PRESSE : ….?

MARIE PAUMEE, s'enfoncant lentement et glorieusement dans les affres de sa bêtise : Ben, je
veux dire, on peut utiliser la première seulement... la seconde ne sert pas à grand-chose...

PROF PRESSE : Hum, certes, enfin, bref, les deux sont justes.

Ensuite, j'ai vraiment voulu être de bonne volonté, c'est vrai hein, donc, après que le prof ait
expliqué un autre point de la leçon, j'ai pris une bonne résolution. Donc, sitôt qu'il ait demandé de
faire la première question, je me suis précipitée dessus avec le désespoir d'une naufragée du
Pacifique.
Sauf que, bien sûr...

ELEVE DOUEE, je n'exagère pas, une seconde après que le prof ait terminé sa phrase :
VOILAAAA !
(vous savez, avec ce doigt tendu en l'air comme une baguette de tambour que seules ont les Léonie Gratin de ce monde.)

PROF PRESSE, un peu blasé tout de même : Hum, déjà ?

ELEVE DOUEE, fièrement : Oui, en fait, je l'ai fait pendant que vous expliquiez ! (non mais elle le fait exprès ou c'est comme ça à l'état pur ?!) (NB : vu cette caricature, on pourrait penser que j'invente ou que j'exagère. Malheureusement pour moi, je n'invente aucun des faits. Cette histoire est REELLE.)

PROF PRESSE, heureux (pourtant il ne devrait pas) : Ah ok ! Bon, eh bien, viens nous le corriger au tableau !

MARIE PAUMEE, plus paumée que d'habitude : ...hein mais...? bon, ben....je vais décorer mon
cahier...


Bon, j'en ris maintenant (et j'ai plutôt envie de me jeter pendant les cours je vous assure), cela dit, je suis comme un poisson dans l'eau dans les autres matières. C'est vraiment génial. Surtout les langues et les sciences humaines, parce qu'on partage vraiment des quantités de choses.
Et étrangement, par le fait de mieux connaitre les autres cultures, on apprend à connaître également la sienne.
C'est assez dingue d'ailleurs, et chaque jour est une surprise.

Quant à la musique...cet endroit est juste fantastique. Quand la langue en elle-même est déjà une
musique à elle toute seule, que dire quand elle est accompagnée d'un air ?




Oh, autre chose.
Nos deuxièmes années sont en train d'écrire ce que l'on appelle un « EE », Extended Essay, pour
leur Bac International et sont extrêmement stressés par cela. Donc, comme le veut la tradition du collège, chaque deuxième année va avoir un « ami secret » parmi les premières années. Cet ami secret va aider, encourager, de divers moyens son deuxième année, sans que celui-ci sache qui est derrière lui. Jusqu'au « EE show », organisé par les premières années en novembre, où toute la vérité est révélée.

C'est fou parce que strictement AUCUN ADULTE n'organise rien du tout dans toute cette histoire. Nous devons tout prendre en main, ce qui donne parfois lieu à des semblants de régimes totalitaires – ceci étant une blague à moitié blague... Mais c'est le début, et je trouve qu'on s'en sort plutôt bien.
J'ai choisi mon ami secret, mais je ne le dirais pas ici, ne sait-on jamais. Et je suis en train de
réfléchir à comment lui laisser un mot dans sa résidence sans qu'un deuxième année me voit.
Et après ce EE show en novembre, c'est au tour des deuxièmes années de choisir un premier année à aider, parce qu'à ce qu'il paraît, c'est un des mois les plus durs...
J'adore toutes ces coutumes !

lundi 12 septembre 2011

Les profs, les maths et moi



Ici, les profs sont cinglés. Non, vraiment. Ils sont tous un peu "foufous", si je puis dire. Ceci n'étant pas une critique. Ils sont juste...géniaux, et dingos aussi.
Mon prof de WAC (World Arts and Cultures)...il est indescriptible. La seule chose chose que je pourrais vraiment expliquer de lui, même si ça ne le résumerait pas, c'est qu'il a un humour délicieux et qu'il sait absolument tout. D'ailleurs, j'ai hâte d'avoir la visite culturelle à Venise samedi avec lui. Et dans sa classe, il n'y a pas de bureau. On regarde des diapositives, et il nous fait tout deviner sur le Bénin - du moins, en ce moment.
Mon prof de philo nous distribue des gâteaux en début de cours et beaucoup d'élèves apportent leur tasse de thé (?!) et le boivent en cours. Puis on regarde une vidéo de deux minutes et on en parle pendant des heures, très librement - ce que je veux dire est que si je le souhaite, demain en cours, je peux me ramener avec un sujet et en parler avec tout le monde.
Ma prof d'italien, alors que je ne parlais pas un mot d'italien dès le premier cours, ne m'a pas parlé une seule fois anglais. SEULEMENT italien. Comment a t-elle fait pour introduire les bases des bases dans ma tête sans user un mot d'une langue connue...? Je l'ignore. Enfin, je le sais, en fait, mais c'est tout de même très fort.
Ma prof de chimie...bon, elle est assez "normale", en fait. Mais elle est très gentille. Surtout quand je ne comprends pas un mot de la manipulation à faire, et qu'elle ne me regarde pas pendant que je demande paniquée à mon "compagnon d'expérience".
(NB : le dialogue suivant était initialement en anglais.
- Matthew, qu'est-ce que je suis censée faire là ? C'est quoi WAX ????!!! C'est un produit chimique dangeureux ? On devrait pas porter des blouses des gants et des lunettes pour manipuler ça ? - Non, Marie. C'est le truc blanc sur la bougie, qui fond. - Ah. Cire. ...et qu'est ce que je suis censée faire avec ça ?
Etc...catastrophe.com.)

Par contre, j'ai vraiment halluciné quand les deuxième années nous ont dit que l'on pouvait aller en cours en PYJAMA. (oui, vous avez bien lu.)
Pour nous le prouver, ils l'ont effectivement fait (du moins, deux d'entre eux). Sous nos yeux ébahis, nous premières années. Pour le coup, aller en cours en pyjama, c'est assez...inhabituel. Mais pourquoi pas...?


Cela dit, rions un peu - quoique ce n'est pas si drôle, en fait, en y repensant.
Parce que, dans ce college, une matière est obligatoire. Et cette matière, elle est aussi appelée, selon les personnes "ma bête noire" "l'enfer de ma vie" "la classe de la mort" "le second déluge", bref, vous avez tous compris, qu'ils s'agissaient des maths. (QUOI, il y en a qui aiment les maths ?! ah bon ?)
Comme vous l'aurez compris, je n'ai jamais aimé les maths. C'est comme ça. Et c'est également pour cela que l'année dernière, j'ai choisi une "penarde mathématique" L. En français. Avec un programme digne d'un contrôle de fin d'année...de sixième.
Cette année, je suis en maths en anglais, avec un programme que d'après mon père il a fait en terminale S. C'est donc la fête à la maison.
Lorsque je suis en cours de maths, donc, je me sens différentes envies :

- Mettre une pomme dans la bouche du prof pour qu'il ralentisse un peu
(PROF PRESSE : Tout le monde a compris ?
MARIE PAUMEE : Euuh...

PROF PRESSE : OK, sujet suivant, tout le monde a compris ?

MARIE PAUMEE : ...ok, faisons comme le petit Prince : dessinons un mouton.)


- Mettre une pomme dans la bouche de cette fille à côté qui semble avoir fait maths sup et passe son temps au tableau
(FILLE DOUEE : Je peux aller au tableau ?
PROF PRESSEE : Oui, vas-y, explique nous ce que tu as fait !

FILLE DOUEE, avec un grand sourire satisfait : Alors vous faites x fois la racine carrée du dixième de b et la troisième inconnue va vous conduire à un théorème très connu que vous devez connaître et puis alors là forcément vous trouverez la factorisation, avec une méthode très simple donc vous factoriser x et vous diviser par pi. C'est tout !

MARIE PAUMEE : Et t'es fière de ton explication... ?!)


- Les interpeller en français, ces gens doués en maths
(MARIE PAUMEE : Abrutis de doués vous pourriez pas ralentir s'il vous plait ?! il y en a qui sont complètement perdus, bon, ok, je suis toute seule mais c'est pas une raison !
PROF PRESSEE : What did you say Marrrrriiiie ?

FILLE DOUEE : I think she spoke in a non-mathematical language.)

- Jeter au prof ma mauvaise calculette Ti82 alors qu'il veut une Ti83
(PROF PRESSEE : ....
FILLE DOUEE : Oh my x God. (x God est le Dieu des maths.)
MARIE PAUMEE : Héhé.)


Bref. Voilà.
Sinon, je m'éclate dans le reste. Mais les maths...AAAAAH.

dimanche 11 septembre 2011

Dolce far niente



J'aime bien les italiens - et l'Italie, par extension. Ils savent vivre.
Et surtout, ils savent ne rien faire. Ca, c'est beau. Parce que personnellement, je ne sais pas rien faire. Il faut que je sois occupée à quelque chose, meme si cette chose est stupide (par exemple, ne rien comprendre à l'accent du monsieur qui préside l'Assemblée du lundi, donc avoir l'impression de ne rien faire et donc de dessiner le prof de world arts en cultures à la place...c'est bien Marie, tu commences bien.)

Tout à l'heure, dans cet après-midi ensoleillé et vraiment très chaud, je me suis promenée dans Duino avec Sava (du Montenegro). Les personnes agées (car avouons le, à part tous les jeunes du collège, le village est essentillement habité par de vieilles personnes) arrosent leur jardin, se reposent dans des hamacs ou sont simplement assis sur un banc.



Par contre, c'était un peu moins calme quand je suis revenue à la résidence, puisque je suis obligée de passer devant...un terrain de pétanque.
Oui, gens et gentes dames, un terrain de pétanque. Encore que, ça ne serait pas trop bruyant si un habitué du coin ne s'escrimait pas à chanter (...disons, crier) des vieilles chansons italiennes à chaque fois que quelqu'un passe. (bon, c'est vrai, j'exagère, il n'est pas là très souvent.)
Pour faire une comparaison, c'est comme si vous aviez Roberto Alagna avec un mal de gorge à étrangler un chat en train de vous hurler "YOPALAAA YOPALAAAA DADILADIIII DOUDIDOUDAAAAA" (=ce que je comprends des chansons napolitaines. Je ne pense pas en fait que ce soient les vraies paroles.) à chaque fois que vous passez devant lui.


Heureusement qu'il n'est pas là tout le temps. Quoique, il nous fait bien rire.


samedi 10 septembre 2011

L'italien et moi



Aujourd'hui, nous sommes allées à Trieste, la grande ville à vingt minutes de Duino en bus. Au départ, pour moi, c'était pour acheter des trucs strictement nécessaire ; puis pour aller -évidemment- manger une pizza ET une glace italiennes.

Comme les autres filles voulaient plutôt faire les boutiques...ce qui était, franchement, une de mes grandes envies, mais en personne raisonnable -n'est-ce pas ?- j'ai préféré me diriger vers d'autres boutiques autrement moins intéressantes. Seule (seule parce que c'était plus pratique pour une petite heure), donc, pendant une heure (car après, nous nous étions données rendez-vous quelque part pour continuer les achats, puis pour manger une glace d'une saveur à mourir de plaisir et une pizza.) dans une ville dont je ne connaissais rien, dans une langue à laquelle...je ne connaissais presque rien non plus.

C'était bien la première fois que ça m'arrivait. J'ai dû donc faire preuve de méthode et commencé à chercher le centre ville. J'avais ce sentiment glorieux d'être dans un jeu de rôle sur internet, genre le super-héros qui a une mission, et ma mission était en l’occurrence : trouver un supermarché.

J'aurais bien demandé à quelqu'un, mais j'avais oublié mon petit guide de conversation en italien – guide on l'on peut notamment trouver des phrases étranges comme « Quanto costa la bambola con i capelli rossi ? » ce qui se traduit par « Combien coûte la poupée aux cheveux roux ? », une question qui revient assez régulièrement dans les conversations italiennes. Ou encore, pour les bons touristes, ne sait-on jamais, peut-être auriez vous besoin de dire urgemment en italien : « I nostri mari sono inquinati » -nos mers sont polluées.

Bref. Je savais très bien dire « Dov'è.... » (où est...), mais alors, le reste, j'étais complétement perdue.

J'ai fini par trouver mon bonheur dans un magasin que je connais puisqu'il existe dans plusieurs pays, j'ai nommé Sheckler. Sauf que là, nouveau problème. Certainement que mon petit guide de conversation en italien aurait pu m'aider là-dessus.

De quoi avais-je besoin, et qu'est-ce que je ne pus trouver dans ce magasin ?

...Des pinces à linges. C'est bête, hein ? Pourquoi un truc si compliqué après tout ? Cela dit, je n'avais pas trop le choix, parce que vu la Bora, le vent d'ici, mes affaires allaient se retrouver dans le jardin d'à côté (comme cela est arrivé à mes roomates.)

Bref, au bout d'un quart d'heure dans ce é)aàç magasin à chercher ces )àaçi pinces à linge, une employée s'est décidée à venir vers moi et m'a dit quelque chose en italien. Je n'ai absolument rien compris, mais, à mes risques et péril, j'ai répondu un « SI, SI » très convainquant -parce qu'elle avait l'air de m'avoir posé une question (cela dit j'aurais été dans de beaux draps si elle m'avait demandé « Voulez-vous vous faire tatouer ma tête sur l'épaule » - chose qu'en fait on ne m'aurait jamais demandé.)

  • Dimme, m'a t-elle fait, et là j'ai compris que je devais dire quelque chose.

Peut-être avait-elle compris que je cherchais quelque chose sans trouver.

  • Cerco una cosa...una cosa...para...euh, per...(oui parce que quand je parle italien, ce n'est pas vraiment de l'italien. C'est du franco-espagnolo-anglo-italien.)....Bref. Parla inglése ?

J'avoue, j'ai abandonné. Mais avec mes connaissances en cette belle langue, je n'aurais pas pu expliquer ce que je cherchais.

  • Oune litteule.

Pleine d'espoir malgré mon scepticisme (si elle parlait anglais, aurait-elle dit « OUNE » little ?!), je me suis lancée, en faisant de grands geste pour me faire comprendre.

  • OK, so...I'm looking for something...you know, when I wash my things...like that...(j'ai montré ma robe)... I need to...put it outside...to dry it...you know ? But because of the wind...it fliiiiiiiiies away. So (apothéose) I need something to hang them.

Si quelqu'un a compris ce charabia, qu'il me le fasse savoir. C'était désespérant. Et comme la femme ne comprenait pas, j'ai répété, encore et encore, jusqu'à ce que son visage s'éclaire :

  • OOOOOOOH, questo, questo.

Enfin, je les aurais mérité mes pinces à linge, ai-je pensé. Mais elle est revenue avec une bouteille adoucissant.

Conclusion : j'ai payé mes gâteaux, et j'ai acheté mes pinces à linge dans un autre magasin.



Mon kit vaisselle. Au moins, personne ne doute d'où je viens.


mercredi 7 septembre 2011

J'étudie donc je suis (ou pas.)





(Précision : j'ai écrit ce message hier, mais malheureusement, il n'y avait pas internet, donc, je n'ai pas pu le poster. Je le fais donc aujourd'hui.)


Pour la petite histoire, finalement, le "proviseur" m'a conseillé de prendre italien en higher, comme je le souhaitais au départ.
Et quand j'ai eu mon emploi du temps, ouh là là...il m'a paru.... bien vide ! Enfin, vide, c'est une façon de parler. Par rapport à celui de France, l'année dernière, il me paraît effectivement vide. Ce qui n'est pas une remarque négative, au contraire. Je suis les cours que j'ai choisi, j'ai l'après-midi de libre pour créer, me dépenser et aider (on dirait une pub pour l'UNICEF)...

Bref, hier était mon premier jour de classe. Et aujourd'hui, mon second donc, pour qui suit. Pour le moment, j'ai juste un livre, celui de Chimie, et il est, comment dire ? assez conséquent. "Conséquent" étant ici un doux euphémisme expliquant que le susdit bouquin est énorme. Et je n'hyperbolise pas. (
Hyperboliser n'existe pas. Certes. Ce n'est pas une raison valable pour ne pas l'utiliser.)
Encore une fois, c'est plutôt positif, malgré l'ironie que j'utilise.
(les cours de français et les figures de style me manqueraient-ils par hasard ? euphémisme, ironie, hyperbole...)

Le maximum de chaque classe doit être de quinze, aproximativemement -et encore.
C'est vraiment agréable, par exemple ce matin j'ai eu italien, et en une heure, j'ai appris ce que j'aurais fait en cinq heures l'année dernière. Au fait, j'adore l'italien. Pourquoi n'ai-je pas pris italien à la place d'espagnol, il y a quelques années ?

Bon, en fait, j'ai la réponse : l'espagnol est beaucoup plus parlé. Et j'ai l'occasion de le vérifier chaque jour au college. Ma roomate d'Uruguay parle espagnol (bien qu'avec un très étrange accent, même si elle râle quand je dis ça, mais bon), une de mes voisines du Nicaragua parle l'espagnol, Diego, un adorable deuxième année de Mexico parle espagnol, Luz d'Argentine par espagnol, Lenny du Chili parle espagnol, et j'en passe, je suis souvent avec des gens qui parlent espagnol. Tout le temps, même.

Et j'adore mes cours. Sauf les maths, parce que je me noie totalement dans ces étranges notations, comme d'ailleurs tous les français d'ici....

Non, ceci n'est pas la bibliothèque. Ni un endroit où les feignantes comme moi vont pour se reposer et regarder la télé. Ceci est une des salles de classe. (Sans bureau...moi aussi, ça m'a surprise, pour le coup. Dans cette classe là, on n'écrit pas. On écoute. Et c'est tout.) (Cela dit, c'est le seul cours constitué ainsi.)


En plus, cette semaine, nous avons eu des essais pour choisir l'activité physique que nous allons faire. J'ai donc essayé escalade (super, mais pour des "mains délicates de pianistes" (hum) et une tendinite, pas terrible...) ; yoga (TROOOOOOOOP COOL) ; voile (j'adore, mais mal de mer.) ; kayak (même problème, et puis franchement, j'étais ridicule dans mon minuscule bâteau, ressemblant à un canard en train de tourner sur lui même) ; et la danse.

Même si ce dernier "sport" (que je qualifierais plutôt comme un ART) est pour plutôt des débutants et que c'est assez éclectique, la danse me manque tellement que j'ai pris danse (de toute façon je ne me sentais pas de tout le temps porter les bateaux. Qui, feignasse ?). Et en second choix, yoga, parce que j'y tiens. C'est vraiment, vraiment, vraiment bien.


Des jeunes patriotiques.



lundi 5 septembre 2011

E possibile de prendere un altro borso, per favore ?

Eh oui, je babille en italien. J'ai aussi au répertoire "Pasta con pomodoro e fromaggio per favore" et "Dov'é posso prendrere el busso per andare a Duino" qui j'en suis certaine n'est pas une phrase grammaticalement correcte, mais enfin bref, je me fais comprendre, et ce n'est pas comme si je devais parler chinois (Quentin, si tu me lis....)
Le programme d'aujourd'hui : donner de l'argent pour la caution, visiter la bibliothèque et rendre mes choix des matières que je veux étudier. J'ai d'ailleurs un gros problème avec ça parce qu'actuellement je ne suis toujours pas sure de mes choix, je n'arrete pas de changer d'avis.
Cela dit, voilà à quoi ça devrait ressembler :

HIGH LEVEL

Français
Anglais B
Philosphy

STANDARD

Chimie
Italien (je voulais le metter en higher mais il n'y a plus de place bouh...j'espère pouvoir règler ce problème...)
Maths (jamais jamais de maths en higher merci...)
World Art and Cultures (qui malheureusement n'existe pas en higher)


Mais peut-etre qu'à la place de philo, je prendrai histoire...je suis mal barrée hein ? il me reste moins d'un quart d'heure pour me décider.

...j'ai donc largement le temps !

Anecdote pourrie du jour : je me plaignais qu'un abruti de moustique m'avait piqué sur la bouche (ça n'arrive vraiment qu'à moi des trucs comme ça), du coup j'ai eu la bouche toute enflée toute la matinée (très glamour tout ça).
En plus, la nuit ou ce 3ùàùèòsalk de moustique m'a piqué, j'avais revé que comme je parlais trop anglais, ma bouche allait enfler, donc le matin en sentant mes lèvres au volume triplé, j'ai pris très peur.
BREF en fait je me plaignais de cette belle histoire (en riant bien sur -enfin a moitié) lorsque Christopher, le Uguandais, m'a dit :
"Au Uguanda, il est très courant de mourir et de tomber très malade à cause des moustiques. J'ai failli en mourir plusieurs fois."

...euh, finalement, j'adore mes nouvelles lèvres.


vendredi 2 septembre 2011

Premier article, espérons que ça ne soit pas le dernier (ou devrions-nous l'espérer ?!)







Bonjour tout le monde ! (tout le monde étant une expression gentillette et hyperbolique (la classe) pour saluer le petit nombre de personnes qui vont lire cet article).

Donc, je ne suis pas très douée pour me présenter - du coup je ne vais pas le faire, après tout c'est moi qui décide ; cependant...je suis actuellement dans un "établissement" si je puis dire nommé UWC Adriatic, à Duino en Italie. UWC...(United World College) c'est 12 colleges à travers le monde, emplis de personnes de centaines de nationalités différentes, partageant des milliers de choses....et accessoirement, passeront exactement le même bac, reconnu dans le monde entier.
Voici quelques sites qui l'expliqueront mieux que moi, parce que je ne dispose pas d'énormément de temps pour expliquer tout ce qu'est cette merveilleuse institution qu'est UWC, et la chance que j'ai d'être ici :

Le Blog de UWC France (où les français des UWC écrivent des articles, et donnent des nouvelles, j'y ai d'ailleurs relaté ma sélection) :

Le site de UWC France :



Le site de UWC...en anglais :


Le Blog de Luce, actuellement au Costa Rica :
par là

Le Blog de Quentin, actuellement en partance pour Hong-Kong :
par ici


Voilà pour le moment !

Bref, je suis là depuis quelques jours ; j'ai l'impression que ça fait des mois...non pas parce que je m'ennuie terriblement, au contraire. Mais parce que les journées sont extrêmement longues et remplies.
Moi qui pendant toutes les vacances me levais à l'heure honteuse de 11h maximum, maintenant c'est plutôt 7h...! Et ce n'est pas plus mal, finalement - je n'arrive pas à croire que je dis ça !

Le premier jour a été vraiment difficile. Ca ne sert à rien de le cacher, c'est vrai, mais mes deux roomates (celles qui sont dans la même chambre que moi) sont vraiment adorables, l'une s'appelle Vicky, elle vient d'Uruguay ; et l'autre est Reine, de Hollande. Nos "voisines", qui utilisent le même balcon sont géniales aussi. Nous vivons tous la même chose et les mêmes difficultés, et en parlant nous avons découvert que nous avions toutes pleuré au moins une fois...
Le premier jour, honnêtement, on se dit : "MAIS QU'EST CE QUE JE FOUS LA ?!" (sans employer de mots vulgaires, cela va de soi.)
Notre langue nous manque, notre famille, nos amis nous manquent, notre nourriture nous manque et toutes nos petites habitudes nous manquent.

Cela dit... à partir du moment où l'on commence à connaître les lieux, les gens (enfin...j'ai encore du mal avec la plupart des noms, je l'avoue !), tout va beaucoup mieux. Surtout quand on rigole bien...!



Ce premier article n'est pas terrible-terrible, je ne sais pas trop comment faire pour commencer un blog, mais je continuerai et tenterai d'être régulière.

Il y a tellement de choses ici ! Hier a eu lieu une soirée, dans la dayroom (dayroom étant une sorte de salle commune - le premier qui me parle d'Harry Potter. !!!..aurait raison, c'est assez similaire) de la résidence de Fore (pas la mienne donc, mais j'en parlerai une autre fois, faisons les choses lentement)...c'était une sorte de scène ouverte, et tous ceux qui voulaient jouer, chanter, lire un poème, étaient les bienvenus et encouragés.
Andy, un américain a joué au violon des chansons de son folklore tandis que l'on dansait tous comme dans les pubs irlandais (excusez la comparaison, vive la culture) ; d'autres avaient composé une chanson sur Duino ; j'ai chanté avec ma guitare comme beaucoup d'autres ; ou certains lisaient des poèmes dans leur langue maternelle avec quelqu'un qui traduisait en anglais avec eux...

Quant à hier après-midi, nous sommes allés dans un champ et nous nous sommes tous placés de façon à créer une carte du monde humaine, c'est dingue que l'on puisse faire ça tout de même.

Sur ce, j'espère pouvoir poster bientôt !